jeudi 5 mars 2015

Abdelkader Alloula est-il mort ?



J’ai rencontré chez lui, à Oran, l’écrivain, essayiste, professeur et conférencier Benamar Médiene. C’était au lendemain d’une importante évocation de Abdelkader Alloula qu’il avait faite à l’Institut français de culture devant une assistance nombreuse et recueillie où la famille de Alloula était présente. 
L’occasion nous a été donnée ensuite, une soirée durant , et dans son salon où trônent aux murs des toiles de Mesli ou de Silem,  des photos de Kateb Yacine ou des affiches d’Issiakhem, d’aller « plus loin » encore sur la culture plurielle et toujours vive dans notre société, « même si », « même si…», comme on ne cesse de le répéter….




Avec Abdelkader, dans mes écrits et dans ma parole, nous sommes un peu les frères condamnés au même supplice, en même temps. C’est-à-dire que nous sommes couchés dans la liste des tueurs du mois de mars 1994. Nous avons été prévenus Abdelkader et moi par les services de sécurité que nous étions très menacés et qu’ils ne pouvaient pas assurer notre sécurité en tout temps et en tous lieux et qu’il fallait qu’on parte. Il y avait donc un deal avec Alloula, c’est qu’il parte avec moi à Aix, où ma femme était déjà installée ; ou qu’il parte chez le dramaturge Taieb Seddiki au Maroc. J’ai d’ailleurs une photo rare d’Abdelkader avec Taieb Sediki, mais elle est dans mes papiers à Aix…

Abdelkader avait le choix, mais il fallait qu’il décide vite parce qu’il y avait une pression sur nous. Moi, je ne sortais plus ici à Oran. J’avais arrêté de donner mes cours. J’avais mon visa ; j’attendais Alloula. Madame la consul de France, à qui j’avais téléphoné, avait promis de donner à Alloula un visa immédiatement, « même si vous m’appelez de nuit » m’avait-elle dit…
Ce mercredi là, Alloula était chez les enfants malades à Messerguine.
 
Donc nous avons été avertis le dimanche 6 mars par un jeune commissaire principal qui avait fait ses études à la Fac; un garçon très bien, dynamique, intelligent et qui avait même a mon avis des idées progressistes, des idées de gauche. Un  flic patriote qui faisait son boulot dans la  clarté et dans la justice. Un jeune qui avait eu cette responsabilité d’être le coordinateur des services de sécurité d’Oran intra muros.

Ce jour là, Alloula rendait visite aux enfants malades comme chaque semaine ; il faisait un peu le clown avec eux, il les faisait rire. Il restait la matinée et parfois il déjeunait avec eux. Là c’était le ramadhan. Raja sa femme me dit au téléphone: il rentre à midi. Je lui dis : « Il faut absolument qu’il vienne chez moi !  On l’attend et il y a un ami qui l’attend avec moi ». Il est effectivement arrivé vers midi et demi et là nous avons été avisés. Abdelkader semblait convaincu de la nécessité de partir. Mais pour le jeudi 10 mars, il avait pris un engagement qu’il n’a pas annulé ; un engagement annoncé dans la presse : il allait faire une conférence au Palais de la Culture qui se trouve à 400 mètres de chez lui en ligne droite, dans le prolongement de la rue de Mostaganem. Jamais je n’aurais cru qu’il allait commettre cette imprudence ! Chez lui, il y avait un sens de la parole donnée et puis je crois qu’il ne pouvait pas visualiser la mort venant le frapper comme ça, un soir de ramadhan, et elle l’a frappé !




[Quand tu dis que c’est « un homme de parole », peut-être savait-il ou pressentait-il avant cette information officielle ce qui le menaçait directement, ce qui se tramait contre sa personne et contre d’autres…]

Oui, mais ce dont on nous avisait ce n’est quand même pas un non-dit, ce n’est pas une rumeur ! Là, c’est une information d’un homme compétent dont la fonction et la compétence sont claires ! Il a insisté : « Partez, on ne sait pas, vous risquez de provoquer une catastrophe ! On vous tire dessus dans la foule, dans la rue, il faut partir ! » 

Ce que je ne t’ai pas raconté c’est que j’ai été le premier averti. L’attentat avait eu lieu à 21h00. Le commissaire en question me prévient  et vient me chercher, à 21h15, en voiture de police, pour m’emmener à la maison d’Alloula qui était à l’hôpital ! A la maison, il n’y avait que Rihab, la petite, qui devait avoir 08-09 ans, Raja sa femme et la maman d’Alloula !  Elles tremblaient ! Et puis le monde a commencé à venir, moi je suis allé à l’hôpital où il y avait déjà tous les copains médecins pour passer les scanners, etc. Et puis on m’a dit de rentrer et la police m’a raccompagné ! Il y avait ma fille et une de ses amies à la maison, elles étaient liquéfiées, en larmes, parce qu’elles connaissaient Abdelkader ! Moi j’ai pris une cuite ! Je me suis assommé pour pouvoir dormir ! 

L’hommage d’un peuple, l’hommage d’une ville

Le lendemain les copains ont commencé à débarquer de Constantine, de Paris, d’Alger. La plupart venaient chez moi ! C’est encore cela qui me lie à Abdelkader : ma maison est la deuxième maison du mort ! 

Puis il y a eu un mouvement de population et des voisins au sens large du terme ! La rue Didouche Mourad par laquelle tu es passé hier était bouchée du front de mer jusqu’au coin où tu m’as pris en voiture. Les gens y ont descendu des tapis, des couvertures, posés par terre, sur les trottoirs, dans la rue, avec des coussins et des plats de couscous !  Il y avait des centaines de gens dans toute la rue ! Le lendemain ça a été pareil ! Moi, je ne pouvais pas assurer la subsistance et le coucher de tous les gens qui venaient chez moi, mais on était devenu un restaurant de grande usine industrielle, les plats arrivaient de partout, avec des matelas, des couvertures. Il faisait froid, c’étaient les 10-11-12 mars ! C’était plein dans toutes les chambres de mon appartement ! Sid Ahmed Agoumi, Sonia, Azzedine Medjoubi, tous les copains de Kader étaient là ! Et Mohammed Farah qui arrivait de Londres !...
Dehors, les gens se sont installés dans la rue à partir du boulevard front de mer jusque là où il y a la boulangerie ! Un espace de 100m de voie publique rempli de tapis ! Et les gens s’asseyaient. Tout le monde y allait! Ils venaient de toute la ville et des environs. Les policiers surveillaient ! Le commissaire me disait qu’il n’y avait pas de risque parce qu’ils contrôlaient la situation!
Et puis au moment de l’enterrement, j’ai reçu un coup de téléphone de Réda Malek qui m’a dit : « Tu ne restes pas à l’enterrement ! Moi, je viens, mais tu ne restes pas sinon ça risque de créer encore une catastrophe ! » A ce moment là, toute la ville était fermée, tous les commerces fermés, les rues étaient grouillantes de monde se préparant à la marche vers  le cimetière ! Des copains ont rédigé la veille chez moi, dans mon bureau, une oraison funèbre que Sid Ahmed Agoumi a lue sur le balcon du théâtre et le matin moi je suis parti, il m’a dit : « Il ne faut pas rester ! »

Faire connaitre et reconnaître Alloula, le dramaturge.

Je suis parti à sept heures du matin avec un sac, même pas de valise, avec l’idée de revenir un mois ou deux après. D’ailleurs il fallait que je revienne parce qu’il y avait des examens à faire passer aux étudiants !... Mais tout de suite là bas je me suis lancé dans le projet de faire connaitre, ou mieux connaitre, Alloula en France, avec la collaboration de José Montléon qui était le directeur de l’Institut du Théâtre Méditerranéen, avec France Culture et avec le Théâtre Renaud Barrault, le Théâtre de l’Elysée, le plus grand théâtre de Paris avec ses 1200 places. Avec ces partenaires, j’ai choisi la pièce « Les généreux » ; j’ai proposé Sid Ahmed Agoumi et Sonia pour jouer ; Sonia ne pouvait pas mais Sid Ahmed a tenu tous les rôles de la pièce. Nous avons fait une mise en espace parce qu’on ne pouvait pas monter la pièce immédiatement. Je suis donc arrivé en Mars, et en Octobre on a donné cette pièce devant une foule absolument considérable. C’était tellement comble que le philosophe Mohamed Arkoun et Hachemi Bounedjar directeur du Centre culturel algérien à Paris m’ont fait appeler pour avoir une place; même les sièges des pompiers étaient occupés tant c’était bourré, bourré ! Avec Alice Cherki, on leur a quand même trouvé des places sur des escaliers, je crois !

Ca a été un moment absolument extraordinaire : je suis passé à la télé : Antenne 2 ou France 2, je ne sais pas comment elle s’appelait à cette époque là, avec Daniel Bilalian qui m’a interviewé sur cette initiative, sur ce qui se passait en Algérie !

Et puis dans la foulée, toujours avec les mêmes partenaires, on a décidé de continuer et de monter un spectacle professionnel à Avignon ! Et donc en 1995, dans le Inn, dans une grande salle, on a monté « Les généreux » ; cette fois il y avait Sonia, il y avait beaucoup de comédiens de la troupe de Abdelkader d’Oran plus des comédiens français. On a joué pendant 20 jours à guichet fermé ! Complet tous les soirs !…

Un héritage considérable !

Voilà ! Là, je me suis senti le frangin de Abdelkader, qui avait le même âge que moi, que j’ai connu très tôt en Algérie en 1964 et avec qui je suis resté ami intime, avec qui je partageais les même idéaux, les même espérances. Et on pleurait les mêmes désillusions, les mêmes reniements … mais on était tout le temps sur la brèche, en faisant notre travail de citoyen! Nous ne vivions pas comme des moines ou comme des militants purs et durs pétrifiés dans leurs convictions, nous vivions bien ! Alloula était un homme joyeux et j’en suis un autre. Il venait à la maison quand Kateb Yacine passait. Lui et Kateb avaient de longues discussions d’hommes de théâtre. On prenait des repas, on parlait, c’était très joyeux ! 

 Djaafar Inal, Kateb Yacine et Benamar Mediene

 


Et par la suite, par exemple quand M’Hamed Issiakhem est mort, j’ai organisé un spectacle ici à Oran. Alloula a ouvert tout de suite les portes du théâtre et s’est associé ! Et puis quand Kateb est mort, ça a été pareil : on a ouvert le théâtre et on a fait un spectacle, c’est là que le titre « Les porteurs d’orages » m’est venu. Ce titre était uniquement destiné, dans un premier temps, à Kateb et à Issiakhem, puis quand j’ai écrit cet ouvrage-récit, je l’ai étendu à Alloula parce que c’est de Alloula que je parle dès les premières pages, de lui que je raconte cette histoire que je viens de te raconter !
Donc voilà : tout cela n’est pas fait comme un devoir, mais plutôt comme une espérance vraiment et comme une joie pour dire que les barbares n’ont pas raison, qu’ils ils n’auront jamais raison. Car si la parole des barbares s’éteint et devient de la cendre, celle de Alloula au théâtre est portée encore par des centaines, voire par des milliers de jeunes ; une parole promise à d’autres réussites et triomphes parce qu’elle est portée par des textes. Alloula a laissé une manière de voir le théâtre, une manière de le jouer, une manière de mettre en scène.  Son héritage est considérable !

« Aloula continue, Alloula continué », lui et d’autres…

Voilà pour le Alloula qui m’accompagne constamment. Quand Denis Martinez m’a dit «il y a un projet de commémorer le souvenir et de rendre hommage à Alloula  avec les éditions Apic », j’ai dit oui. J’’ai écrit un texte qui s’appelle : « Alloula continue, Alloula continué »… Pour donner l’idée de la non-rupture dans le travail et dans la mémoire ! 

La mémoire qui est là, c’est aussi du langage, c’est de la langue. La mémoire vit par et dans la langue. 

Pour moi, il faut maintenir la présence de ces copains, de ces amis, de toutes ces connaissances qui, en tant qu’Algériens,  avaient pour seule ambition de rendre la société et la vie un peu plus jolies ! De les rendre plus vivables ! Ils n’avaient pas des ambitions de grands bâtisseurs, ou des ambitions politiques, ou des ambitions de pouvoir ou d’argent.  Moi j’habite le même appartement depuis 1965, mais je suis bien parce qu’habitent avec moi mes copains qui sont maintenant sur des photos sans qu’il y ait une ambiance sépulcrale, une atmosphère morbide ; ils sont là avec leur sourire, avec leur présence : Tahar Djaout, Mohammed Khadda, Kateb ou M’Hamed Issiakhem et tant d’autres ! Là regarde, c’est joyeux…  [Benamar Mediene tend le bras vers le cadre d’une photo où Kateb Yacine, dans la cuisine, le col de sa chemise bien fermé et ses épaules frêles prises dans sa veste de laine à carreaux noirs et rouges, rit de bonheur et de malice] Et moi aussi je ris avec lui… je ne sais pas ce qu’il m’a dit à ce moment-là, certainement quelque chose de marrant ! 

C’était la même ambiance avec Abdelhamid Benzine, avec Bachir Hadj Ali qui venaient ici, qui adoraient ma petite fille. Des gens simples et heureux. Avec Khedda c’était pareil.  Khadda avait son monde intérieur qu’il portait comme s’il était Apollon ; il le portait de façon extraordinaire et puis il avait ses relâchements, surtout quand il était avec Alloula. Alloula c’était l’amitié franche et simple. Et très souvent nous nous retrouvions à trois : Alloula, lui et moi ! C’étaient des discussions extraordinaires, riches et pétillantes. 

Puis on prenait ma voiture pour aller visiter le cimetière d’ancres, du côté de Kristel, sur la côte Est d’Oran. Des ancres libérées de leurs navires et qui sont là, rouillées, le long de la côte, on ne sait depuis quand… Un mystère… J’y ai emmené une fois Nounou Sâadi, J’emmène d’ailleurs tous les copains là bas, voir, ces dizaines d’ancres immenses, ancres de navires abandonnées sur une côte rocheuse, avec des brisants… On se dit : « Mais bon sang, comment toutes ces ancres sont-elles arrivées ici ? » Alors c’était l’objet de nos fantasmes : on disait, ça c’est une histoire de pirates… Ou les restes d’une bataille navale… On ne comprenait pas, donc on inventait des explications. Khedda en avait fait une peinture marine qu’il avait appelé « Cimetière d’ancres ». Bachir Hadj Ali de son côté, avec son regard de myope, regard de grand poète Rimbaldien, de la voyance, voyait dans ces ancres plein de choses qu’on ne voyait pas nous ; il nous donnait une explication mi-rationnelle, mi-poétique ou fantastique. Mais c’est Khedda le plus visuel, c’est lui qui a pu traduire le mystère de ces ancres abandonnées dans un tableau!

Avec Nounou Sâadi, en tant qu’universitaires, on a essayé d’être un peu plus rationnels .On essayait de trouver la bonne explication ; mais finalement il n’y en a pas ! On a demandé aux habitants ; eux-mêmes ne savent pas ! 

[Intarissable est la mémoire de Benamar Mediene. Il parle, les yeux brillants tout en se lissant les cheveux gris sur le crane… Les souvenirs surgissant comme la mer, comme les vagues, comme le cri des mouettes, ou l’avancée fine des nuages sur l’horizon des vents… Je coupe Benamar Medienne et lui rappelle (ah si les murs de son salon pouvaient parler !) qu’il m’avait aussi dit un mot, incidemment, sur Zhor Zerari, la Moudjahida, auteure de « poèmes de prison » codétenue avec Anna Gréki à Serkadji ainsi que du cinéaste Merzak Allouache…. Moments de dits d’expérience, d’inflexions de l’histoire, de réflexion et de partage…]

Oui, par exemple après Octobre 1988, en Novembre ou Décembre, Allouache Merzak est venu, il y a avait Kateb chez moi, et donc il nous a filmés, moi d’un côté pout dire mon point de vue sur ce qui c’était passé à Oran en Octobre ; - en fait je n’étais pas à Oran, à ce moment-là mais à Alger avec Kateb … 

Juste après Allouache c’est le cinéaste Okacha Touita qui est venu et qui voulait lui aussi nous filmer! Et puis il y a eu mon frère Mohammed qui se mariait, qui a fait une petite fête ici, ça tombait bien, il y avait toute une ambiance, plein de caméras, c’est devenu un studio de cinéma et en même temps une salle de fête ; ce sont des circonstances, voilà ! Dans cette ambiance de fête, Bouammari avec son poids d’Orson Wells m’a cassé une chaise, une belle chaise avec un accoudoir : il s’est assis dessus et ça s’est effondré ! Et il nous avait préparé des pâtes, c’était absolument terrifiant parce qu’on avait l’impression qu’il en avait préparé pour tout un régiment ! Il avait mis dans la marmite toutes les réserves de pâtes qu’il y avait dans la cuisine ; c’était lui qui préparait ça en grand chef alors que nous n’étions ce soir là, que  cinq ou six à la maison !
Voilà, ce sont des moments qui se gravent, dont on se demande comment ils se sont gravés par eux-mêmes et qui t’arment comme on parle du ciment armé ! Il y a des bouts de vie comme ça de choses qui te font résistance et résonnance. Ca remonte, ça vient ! Alors, je ne suis pas obsédé, mais ça vient tout seul dès le moment où je sollicite, ou on sollicite ma mémoire !  Dès le moment où je me mets à écrire, par exemple sur Alloula, ça tombe en vrac et puis après je mets de l’ordre ! Là, pour cette conférence j’ai écrit 22 ou 23 pages sur Alloula mais je ne peux pas continuer, et je l’ai dit d’ailleurs lors de mon intervention : « J’aimerais faire une biographie de Kader, mais il y a quelque chose qui m’en empêche, c’est le poids de ma subjectivité ! »
Je n’arrive pas à prendre des distances et à situer le projet comme un objet intellectuel à investir ! Je ne le peux pas, parce que je ne considère pas Alloula comme mort ! Et en même temps je sais qu’il l’est, j’en parle au passé, années 1970, 1980 et 1994 au moment de sa mort! J’ai mis vingt ans pour faire la biographie de Kateb : « Le cœur entre les dents » ! Je n’ai pas pu écrire sur Issiakhem au moment de sa mort ! Ce n’est que longtemps après que j’ai fait un livre sur son travail d’artiste. De leur vivant je n’arrivais pas à écrire parce que je vivais avec eux, je partageais tout avec eux, donc je n’avais pas besoin d’écrire ! 

Maintenant reste à coucher noir sur blanc l’avenir même de notre mémoire.

Oran-Lune vue du balcon de Benamar Mediene



 

Entretien réalisé par Abderrahmane Djelfaoui
Oran décembre 2014                                     

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