lundi 22 avril 2019

EN 19




                                                             à Chafika

en 19
volée violée humiliée
ville ma ville trahie
défigurée
salie et soudain miracle
illuminée
vendredi en deux six neuf
libérée une dizaine d'heures
par des millions de clandestins
marcheurs
d'une paix à venir
cette utopie aux doigts des yeux
tu ne sais toujours pas
en ce 19 de piètres semaines
nuits insomniaques
aubes sans café
ni sucre
à quel saint réel te vouer







©Abderrahmane Djelfaoui
Ain Naadja
22 mars 19

dimanche 14 avril 2019

ENTRE LE JOUR ET LA NUIT








c’est presque le crépuscule
presque l’appel du maghreb
et je me demande
ce que les arbres ressentent?
je me demande même
s’ils pensent ?
s’ils ont des souvenirs ?
s’ils vont se mettre à rêver
dès que la nuit les recouvrira ?...

les oiseaux
qui y dorment seuls
peuvent le dire...







Abderrahmane Djelfaoui
Ain Naadja
Alger
14 avril 2019




jeudi 11 avril 2019

MA LECTURE HOMMAGE D'ADONIS





je sens le plexus des murs
s’ouvrir de toutes briques
déraison

et la voix du muezzin
étirer le souffle
connu de dieux inconnus
à l’air lourd embaumé du dernier
crépuscule





de nulle part
s’en vient son ombre

page à page au goût
d’olive dont le noyau
dur
irréductible
est le temps
de tous




la cape de l’Histoire
est tissée de haillons

poète qui ne connaît
du présent que lézardes
béantes en abîmes





lui pour qui
le goût muet du pain
théorise la contradiction
de l’être
vers son trépas


*


Est-ce pour cela, Temps
que l’on t’a surnommé le Vieux,
même lorsque tu étais dans le ventre même
du Big Bang ?





©Abderrahmane  Djelfaoui
pour ces extraits de Lecture d’Adonis / Alger, 2004
et peintures numériques