dimanche 21 août 2016

Un poème de Mokrani datant de 25 ans !

Mustapha Boucetta avait invité quelques amis à un diner de fin d’aout afin d’exorciser (si possible) l’étouffante chaleur de ces derniers jours. Qui plus est une invitation avec une spéciale loubia sauce blanche et pimentée au menu !... De quoi s’esclaffer, bien sûr ; mais quand on connait les bons us et coutumes culinaires de la maison de l’hôte on ne décline pas…


La loubia, généreuse et succulente, était bien heureusement accompagnée de salades de poivrons grillés, de salade verte et autre…  Cela sans parler au dessert du raisin et du melon de saison offerts frais sortit du réfrigérateur… Un repas convivial, toutes fenêtres ouvertes à la fraicheur de la nuit, qui donna bien entendu prétexte à l’expression d’un grand nombre d’anecdotes et souvenirs des uns et des autres sur la loubia, le roi de la loubia, les frites belges ou encore de quelques enjeux connus ou non reconnus des olympiades de Rio…

Fin de loubia, le temps d’un rafraichissant dessert de fruits de saisson….


Puis vint le thé. C’est le moment que choisit Mustapha Boucetta, en chef d’orchestre averti, pour nous faire la surprise, inattendue et de taille. Superbe tant elle avait quelque chose d’olympique elle aussi malgré (et peut être même grâce à) ses 25 ans d’âge et d’oubli…

Mustapha Boucetta, Rachid Nacib, Areki Larbi, Mustapha Nedjai et moi-même (photographe)
 autour d’un livre d’art réalisé main…

De Poitiers à un concert de Amar Ezzahi …

Bonheur comme une de ces grosse bulles de savon, toute légère et irisée, que les enfants s’amusent à souffler au nez des passants…Une surprise qui réveille autant la joie que la douleur de bien des souvenirs…

Un livre fait main sur du très beau papier et relié par une fine cordelette…


L’histoire est simple, comme toutes les histoires que ne cessera de conter Mustapha Boucetta.  Le fait est  qu’il reçoit dernièrement un colis lui arrivant de France… « Je tombais des nues » en recevant le paquet, nous dit-il… Et ouvrant le pli il  trouve un grand livre d’art fait main avec pour auteur Abdelwahab Mokrani…Serait-ce un message de l’au-delà  de l’ami tragiquement disparu il a deux ans?... Mais l’expéditeur, qui est-il donc?.. Pas de nom  si ce n’est une étiquette « Aux bois gravés. 73 rue de la cathédrale. 96 000. Poitiers »...
Délicatement de mains en mains  et tour à tour autour de la table desservie nous feuilletons ce beau livre en papier d’alfa datant d’un quart de siècle. 1991, exactement. Un  poème écrit par Abdelwahab Mokrani et illustré de plusieurs dessins d’artistes français gravés tout simplement au linonéum  en noir et blanc…



La suite de l’histoire c’est… internet. Mustapha Boucetta va sur Google et fait des recherches sur « Aux bois gravés ». Il tombe immédiatement sur le patron de cet atelier d’impression, Gérôme Bouchard… Puis sa page facebook. Billet de remerciement  avec cette touche de bon savoir vivre de notre hôte qui écrit : « Et ma maison à Alger est la tienne… ». Ce à quoi Bouchard répond qu’il aimerait bien un jour visiter Alger et, surtout, à cette occasion, assister à un concert de Amar Azzahi…
Ceci n’est évidemment pas la fin de cette étrange et belle histoire, mais juste la fin de son premier épisode…



Abderrahmane Djelfaoui, texte et photos

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