pe à donner le ton d’un temps
retrouvé, sa densité de belle ombre plurielle, ombre claire…
Dés
le début de cette promenade me voila confronté, avec plaisir, à des œuvres de deux
générations : l’une « d’argent » venue de Mostaganem, l’autre
« à la patine du vieux port de Franco » d’Alger…
Et, parmi les
visiteurs, je rencontre une fillette particulièrement enjouée et timide à la
fois, Rania…
Comme je la
trouve magnifiquement en place devant
l’œuvre d’un des artistes décorateurs et céramistes qui exposent
je lui demande
d’y rester une seconde encore pour la photo… ce qu’elle fait avec grâce
et lui montre le
cliché qui la fait sourire parce qu’elle s’y reconnait …
Et « la nave
va » (va le navire) comme aurait dit Fédérico Fellini …
à travers les
escaliers, les balcons et les salles des Palais des Rais où l’on ne cesse
d’entendre le roulis de la mer.
Palais où sont
exposées diverses œuvres des siècles
passés
en provenance du
Musée National des Beaux Arts
ou du Musée des
Antiquités,
juste avec la
signature de leurs auteurs.
Ici et ci-dessous
deux tableaux de Mohamed Temmam (1915-1988)
côtoyant d’autres
peintures de l’Ecole dite d’Alger
Ce même Temmam
peintre et miniaturiste écrivait en 1976
en Présentation du
livre de photographies La Casbah d’Ali Marok
« Ce vieil
Alger « où l’on tissait l’or et la soie »…
« … Nous
sommes en Afrique. Ce soleil, cet espace d’azur et d’eau, ces verdures ont
entouré les gestes de Salambô, les actes de Scipion et d’Annibal comme de Kheireddine
le Barbaresque. La mer, la chaine de l’Atlas et les monts de Kabylie déploient
leurs fastes bleus. La terre est rouge.
Les végétations sont de palmiers, d’eucalyptus, de gommiers, de chênes-lièges,
d’oliviers et de figuiers de Barbarie ; les parfums, de jasmin et de
mimosa. Du premier plan jusqu’aux confins des horizons, la symphonie est
immanente …»
Ecrivait Le
Corbusier en 1950 dans « Poésie sur Alger » republié pour l’Algérie
par les éditions Barzakh en 2013.
Rania qui a
cueilli quelques feuilles au milieu du patio s’amuse maintenant à leur parler
sur les marches
qui mènent aux galeries de l’étage supérieur…
« …On ne l’a
pas su. Elle était méconnue des historiens de l’Art, éblouis par l’abondance de
décor du Maghreb occidental et de l’Espagne ; elle est le très pur fruit
du génie algérien. On la disait turque mais les maisons de Turquie n’ont pas
ses patios, ne lui ressemblent en rien. A leur arrivée, les Turcs ont construit
comme il était déjà d’usage dans le pays ».
La Casbah d’Alger,
et le site créa la ville,
de André Ravéreau
(Sindbad 1989)
Rania a
maintenant un petit peu faim…
Au jardin de ses jeux
et murmures insouciants
c’est l’heure de
son gouter pour lequel elle traverse en petite course l’étage à ciel ouvert…
Pour moi, à la
sortie lumineuse de ce Palais des Rais, il est temps avant le grand rush d’aller
marcher un bout et prendre le métro rejoindre par la ballade des souterrains ma
banlieue sud…
Abderrahmane Djelfaoui
À travers cette agreable promenade dans les galeries d'âmes et d'art une chanson chaabi vint s'accrocher à mon coeur
RépondreSupprimer"ناسك يا زينت البهاء
يا لغزالة غانو
سماوك يا ضي عياني
مولاتي غنية
و انيا في طرز اشعاري
سميتك يا ولفي غانو..."