Le 3ème colloque international Anna Gréki organisé en commun entre la Bibliothèque Principale de Lecture Publique de Batna et la section locale de l'association culturelle El Djahidiya s’est
ouvert dans la capitale des vieux monts des Aurès le 5 juillet 2017, jour anniversaire de
l’indépendance de l’Algérie.
Le monument
dédié à Mostefa Ben Boulaid
« Père de la révolution libératrice »
au centre de la ville
Mis au courant à peine 48 heures avant son ouverture officielle, j’ai
personnellement fait les 400 kms avec ma petite voiture depuis Alger pour y
assister…
Longeant
les premiers reliefs du Parc National de
Belezma,
face à la
plaine où se trouve l’aéroport de la ville de Batna
Ne sachant rien du contenu de cette rencontre dont je prenais
connaissance « par la bande », j’y allais en pensant que je serais le témoin de communications
inédites sur l’enfance d’Anna Gréki (alors Colette Grégoire) née à Batna le 14 mars 1931 et ayant passé les premières
années de son enfance au village de Menaa où enseignaient son père et sa mère… « Menaa » titre d’un de ses plus
célèbres poèmes écrit en prison et qui ouvre « Algérie Capitale Alger » édité juste une année après l’indépendance
en 1963…
La Bibliothèque Principale de Lecture Publique où s’est déroulé deux
jours durant le colloque est située au quartier de Hamla 1 ; Bibliothèque
moderne qui jouxte une toute nouvelle
mosquée dans la périphérie de Batna au
bout du tracé de la ville qu’on appelle « La route de Biskra »…
(quotidien El Watan du 9 mars 2016)
Bensaci m'informe qu'il est même peintre à ses heures perdues...
La séance du colloque du 5 juillet est présidée par le moudjahid et
universitaire Larbi Dahou qui la mène avec une faconde intarissable. Une très longue
et dense séance qui se termine vers 14 heures et durant laquelle sont données
pas moins de quatre conférences :
-« La vue poétique dans la
poésie révolutionnaire algérienne », par Said Ayadi, de l’université de Blida
-« Le
discours de libération dans la poésie d’Anna Gréki », par Tayeb Ould Aroussi de l’Institut du Monde Arabe
(IMA) de Paris. Directeur de la chaire think
thank à l'Institut du Monde Arabe (ou il décortique le discours religieux avec
Mohamed Chehrour).
Tayeb Ould Aroussi fait une
lecture des deux recueils poétiques d'Anna Greki et en dégage les thèmes de la
force du vécu de l'enfance, le village de Menaa, la révolution algérienne, la
prison et les dédicaces aux camarades de lutte....
Il note un parallèle de la poésie d’Anna Gréki avec celle d'Eluard et particulièrement celle du tunisien Abou Kacem Echabbi qu’Anna a pu lire a partir d'une traduction de Amer Guedira réalisée en 1956 a Lyon...
Il note un parallèle de la poésie d’Anna Gréki avec celle d'Eluard et particulièrement celle du tunisien Abou Kacem Echabbi qu’Anna a pu lire a partir d'une traduction de Amer Guedira réalisée en 1956 a Lyon...
Tayeb Ould Aroussi
Les
deux autres interventions de cette première journée:
-« La notion de
responsabilité dans la littérature algérienne », par Abderrezak
Jellouli, de la Radio algérienne
-« Image du combat
algérien pour la libération dans la
poésie d’Anna Gréki », (à
partir des traductions en arabe réalisées par Lamis Saidi et récupérée sur
Internet) par le Docteur Houeida Saleh de la République Arabe d’Egypte (auteur
d’un ouvrage : « La Marge
sociale dans la littérature. Une Lecture socioculturelle. »)
Sur la
question de la marginalisation (sociale, religieuse, sexuelle, linguistique,
etc)
traitée
dans la littérature égyptienne des années 1990
Lors des débats de cette séance inaugurale, (débats parfois tendus
autour des notions d’identité littéraire…) et suite à plusieurs interventions à
partir de la salle ainsi que de l’estrade même des intervenants est décidé l’ajout
de mon intervention à la séance du lendemain en tant qu’auteur de l’ouvrage :
« Anna Gréki, les mots d’amour, les
mots de guerre »…
Après une après midi de lectures poétiques diverses qui voit l’intervention
d’auteurs en provenance tant de Djelfa, de Sousse et Tunis, de Tanger (Maroc),
de Batna, de Tebessa, etc… la séance du lendemain 6 juillet, présidée par Tayeb
Ould Aroussi (de l’IMA), donne à entendre trois conférences. Un honneur inattendu
m’est fait par le Président de séance d’être le premier intervenant pour, en dix
minutes, présenter mon ouvrage et quelques images fortes de l’itinéraire révolté,
révolutionnaire et poétique d’Anna Gréki (1931/1966) avec une particulière insistance
sur une question : comment une jeune femme de 26 ans qui vient d’être arrêtée
par l’armée coloniale, qui est sauvagement torturée puis emprisonnée à Serkadji
avec des dizaines de détenues en vient elle à écrire de la poésie dans la
sordide cellule collective qu’elle partage dignement avec 40 autres femmes
dont Djamila Bouhired, Zhor Zerari, Nassima Hablal, Jacqueline Guerroudj et Fadela Dziria?...
Je conclue par l'extrait d'un poème d'amour d'Anna à la mémoire d'Ahmed Inal mort en martyr dans les monts de Tlemcen...
Mon intervention est suivie par la conférence (particulièrement émouvante) du jeune docteur Ahmed Harichi du Maroc intitulée : « La révolution algérienne vue et soutenue dans la poésie religieuse et séculaire marocaine »
Une des dernières photos d'Ahmed Inal au maquis...
Mon intervention est suivie par la conférence (particulièrement émouvante) du jeune docteur Ahmed Harichi du Maroc intitulée : « La révolution algérienne vue et soutenue dans la poésie religieuse et séculaire marocaine »
Le docteur Harichi lors de son intervention
Après un riche débat et lecture de poèmes d’Anna, les
trois conférences sont suivies par la projection d’un film documentaire réalisé
par Abdelkader Mame (connu pour ses nombreux
documentaires sur la chaine El Djazira) intitulé:
« Les crimes de guerre coloniaux en Algérie »
(réalisé en 2016). Un film dont une importante séquence est consacré à l’enfumade
de la tribu des Ouled Riah dans le Dahra par le général Pélissier en juin 1845…
Abdelkader Mame lors du débat de son film où est
annoncée l’idée commune entre lui et moi de travailler à un film documentaire
sur Anna Gréki, mais où sont également citées et commentées nombre de
réalisations du cinéma algérien des années d’avant le terrorisme dont « Colonialisme sans empire »
et « Combien je vous aime » du regretté Azzedine Meddour commenté par
Abdelkader Alloula…
Fin d’après midi l’ensemble des colloquants est invité à une visite
de la ville romaine de Timgad située à une cinquantaine de kms de Batna, y
recevoir les diplômes de participation à ce colloque ….
De retour à l'hôtel Hazem, ce sera enfin au tour des enfants de recevoir en terrasse et de nuit leur diplôme de remerciement pour leur participation à l'ouverture du 3ème colloque international Anna Gréki de Batna en présence du responsable du bureau local de l'association El Djahidhiya.
Merci pour cette couverture vivante où je retrouve l'empreinte d'un réel hommage à Greki. Je m'en voulais d'avoir manqué ce rendez-vous mais le film de votre présence a dissipé mes regrets.
RépondreSupprimerMerci pour cette couverture vivante où je retrouve l'empreinte d'un réel hommage à Greki. Je m'en voulais d'avoir manqué ce rendez-vous mais le film de votre présence a dissipé mes regrets.
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