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dimanche 9 mars 2025

NABDH EL-HOUROUF LE POULS DES LETTRES

 



NABDH EL-HOUROUF

LE POULS DES LETTRES


Galerie HALLA – Alger

Du 8 mars au 10 avril 2025



L’exposition invite les publics à visiter près d’une cinquantaine d’œuvres de calligraphes algériens contemporains dont le vernissage (est-ce un hasard ?..) s’est tenu fin de la première semaine de ramadhan et dans la soirée de la journée même du 8 mars…

Y sont exposés une douzaine de calligraphes femmes et hommes qui vivent et travaillent à Alger, au Mzab, à Mostaganem, Souk Ahrass et même au moyen orient…

 C’est pourquoi le titre de l’exposition (« Le pouls des lettres ») indique bien l’importance donnée à une tendance contemporaine de la calligraphie arabe dans notre pays ; celle d’un art vivant, un art contemporain en relation avec les acquis universels de notre temps.

 La seule critique que l’on peut faire d’entrée de jeu est que cette exposition n’a pas de catalogue. Elle en manque cruellement. Le catalogue aurait été « le cœur » battant de ce « pouls des lettres » par la traçabilité d’une bonne présentation biographique, historique et culturelle de tous les croisements réels (humains, thématique, graphique, technique des matériaux utilisés, etc) de ce noble courant de l’art du 21 -ème siècle.

 Nous exposons ici rapidement quelques-unes de ces œuvres et incitons nos lecteurs à aller visiter, goûter et méditer d’eux-mêmes la fluidité de cet art à la belle galerie Halla. 


CHERIFI MOHAMED. 





Doyen de l’art de la calligraphie dans notre pays (créateur par ailleurs de nombreux billets de banque, de pièces de monnaie, etc), les mots qui me viennent immédiatement à l’esprit face à cette œuvre photographiée sont : la clarté, le mouvement d’ailes des lettres et l’aura de spiritualité qui poursuit une longue et riche tradition millénaire de la calligraphie arabe.

 

BOUMALA ABDELKADER



Magnifique et rigoureuse calligraphie d’un texte du poète et artiste visuel libanais Gibran Khalil Gibran (1883-1931) dont l’œuvre mondialement célèbre est « Le Prophète ».


Un vrai « pouls des lettres » dans sa splendeur avec comme première phrase de ce tableau: « oualoun li-oumatîn takthourou fiha el-madhahibou oua et-tâouaïfou oua takhlou min ed-dîn… »

 

BEHIRI MOHAMED




Avec ces deux calligraphies, 

BEHIRI Mohamed obtient à Istamboul le 2 -ème Prix du Jaly Thoulouth



Illumination :


بسم الله الرحمن الرحيم
{وَٱتَّبِعْ مَا يُوحَىٰٓ إِلَيْكَ وَٱصْبِرْ حَتَّىٰ يَحْكُمَ ٱللَّهُ وَهُوَ خَيْرُ ٱلْحَٰكِمِينَ}
سورة يونس، 109

 

Né en 1959 à Maghnia, il commence ses études d'art à Oran puis les finit à l’Ecole supérieure des beaux-arts d’Alger (1980).  Il part ensuite à Istamboul où il réalise un magister en arts islamiques. Il est second lauréat pour le Jaly Thoulouth. 

Il quitte la Turquie pour les Emirats arabes unis où il enseigne durant une dizaine d’années avant d’aller participer à la création de l’Ecole de la miniature en Jordanie… 

Ce grand calligraphe qui vit et travaille aujourd’hui à Tlemcen est , après Chérifi Mohamed, le second à être titulaire d’un doctorat sur l’art de la calligraphie.


 DJAMAI REDHA



Quelle gesse est dite ici par un jeune artiste plasticien et calligraphe né à Tebessa, Maitre de conférences à l’université de Mostaganem et également doctorant en philosophie à Alexandrie, en Egypte ?..

Face à cette étonnante toile d’un réalisme situé au milieu de deux mondes (avec sa semblance de deux morceaux de scotch…) je ressens la réflexion d’un message, celui d’une écriture de l’écriture… Un palimpseste.

 

BOUTHLIDJA MOHAMED


                                                                               Dimensions : 62 cm x 93 cm

 

Calligraphie de lettres solaires donnant l’impression d’un tissage de laine ! Tissage berbère. Le support est une mince feuille de bois…

Après des études aux beaux-arts d’Alger, puis de Paris, il a étudié près de cinq ans à l’Ecole de la calligraphie du Caire d’où il sort classé 2ème de sa promotion (en 1977) des toutes les écoles de calligraphie d’Egypte.

Il vit et travaille à Souk Ahras, où il a son atelier et a ouvert une galerie d’art.

 

ZAROUR ZHAREDDINE

Dimensions : 45 cm x 45 cm - Matériau : Verre sablé


Voilà des yeux de lettres superposées et en relief qui nous ouvre, comme en un moment musical, un monde nageant en osmose avec un autre monde.

Zaarour, issu de l’ESBA d’Alger où il avait Abdelkader Boumala pour professeur, est un artiste spécialisé dans la réalisation sur verre de cadeaux d’entreprises ou personnalisés ainsi que dans les projets de décoration hôtelière en intérieur..

Il vit et travaille à Alger et au Qatar.

  


KEZAS YASMINE

Dimension :105 cm x 85 cm



Ce détail de la composition de Kezas Yasmine me donne une sensation inédite, celle d’une  calligraphie bijoutière…



KAS ASSIA


Dimensions : 11 cm x 11 cm

  

Ne ressemble-t-il pas à un  oiseau nageur, un oiseau émérite du sens des lettres?..

  



KHEITAR OMAR

Dimensions : 40 cm x 28 cm

 

 

Tension et perplexité dans la recomposition des lettres malgré l’origine éparse de leurs strates culturelles…

Comme si les éclats de l’abstraction et ceux du réalisme voulaient se rassembler dans l’harmonie en une feuille unique. Lecture une à voix multiples…

 


LAOUISSI RAMISSA



Dimensions : 49 cm x 64 cm



Dimensions : 49 cm x 64 cm

 

Seul émane le son or de LUI… 

Il ne nous suffit que d’ouvrir doucement les portes du silence et de l'intention bonne… 

 

Avec nos remerciements quant à l’initiative de la Direction et du Gérant de la Galerie ainsi qu’aux calligraphes qui entonnent pour nous ces chants aux « pouls de leurs lettres » . Plus qu’une simple visite, cette exposition peut devenir par la richesse des émotions, des réflexions et de l’envolée de notre imagination par la méditation un vrai voyage. Une découverte inattendue.

 






 


Texte et photographies :

Abderrahmane DJELFAOUI

La 1ere et dernière photographies sont de:

Chafika Aitoudia


Douéra

9 Mars 2025





 




mardi 25 février 2025

LE PARADOXE DE L’ÂME AUX CIGOGNES

 



LE PARADOXE DE L’ÂME AUX CIGOGNES



Poème à la mémoire de Saida

 

(Après avoir traversé montagnes, tunnels et hautes terres, nous sommes arrivés presque en fin d’après-midi à la cérémonie familiale de recueillement pour la mémoire de Saida décédée la veille. 

Une lumière douce illuminait les arbres dénudés qui nous paraissaient dormants alors qu’ils n’étaient que profondément songeurs dans leurs troncs…)




D’un seul coup de cœur le mystère de la mort

A envolé l’âme de Saida dans son ultime prière du soir

 

Le couloir qui mène de la rue aux courettes de la maison

En est bouche bée de peine

D’interrogation

Comme les vieilles chambres des parents

 

 

(Dès notre stationnement à une dizaine de mètres de la maison, je suis étonné de voir sur le parebrise d’une voiture une grande plume …

En la caressant doucement du doigt je me rends compte que c’est une plume de cigogne tombée du toit d’un haut édifice désaffecté où un couple de cigognes finit de construire son nid brindille à brindille…)

 






Les cigognes ont-elles cette nuit

Entendu haut

Le bruissement de cette soie-mystère

Du grand départ

Dont les papillons possèdent seuls

Le secret des origines 

Au bout

De leurs ailes ?..



 

D’où venez-vous cigognes

Vous qui faites planer le printemps

A la plénitude d’aile

De nos drames ?

 

D’où venez-vous

O plumage pacifique de nos rêves ?




(Pour toute réponse une cigogne claquette.

Bientôt en écho une autre lui répond en vol…

 

Le souvenir me revient alors du flanc sud de la montagne que nous avons longer longtemps en venant…

 

Montagne enneigée à ses sommets. Avec au-delà de ses crètes des villages invisibles dont l’un où vivaient les parents et ancêtres de Saida.

Village de pierres et d’arbres où son âme avait déjà été bercé du son des sources et des passereaux.

 

Cette si haute montagne que les grandes cigognes voyageuses avaient elles-mêmes traversé ces derniers jours au cap de leur long bec rouge.

 

Quel croisement d’époques et de saisons naissantes et mourantes !

 

Ce printemps que l’âme des cigognes annonce.)




 


©Texte et photographies Abderrahmane Djelfaoui

24 février 2025

 

 

 

 


mercredi 19 février 2025

Quand l’enfant Ahmed Haroun dessinait des oiseaux et des maquisards.

 




Quand l’enfant Ahmed Haroun dessinait des oiseaux et des maquisards.

 


Pour cette nouvelle séance de travail nous avons convenu Ahmed Haroun et moi-même de discuter « Coffee » de Douéra sur sa première bande dessinée réalisée après l’indépendance sur la guerre de libération nationale. C’était « Le baptême du maquis », il y a 63 ans dans les colonnes du journal « Le Peuple » alors que Haroun n’avait que 20 ans…



Un des dessins de la série « Le baptême du maquis », 1962


Comme à son habitude, Ahmed Haroun est ponctuel. Assis à une table au fond de la salle et habillé d’un look jeune, il a attendu mon arrivée avant de commander nos consommations, une verveine et un café noir. 

Notre seconde rencontre au « Coffee »

Haroun me dit que n’ayant pas toute la documentation nécessaire sous la main, il me propose de me parler aujourd’hui d’une autre bande dessinée sur la révolution datée de 1968 qui se trouve dans le numéro 3 de la célèbre revue MQUIDECH éditée par la SNED…


« DE NOS MONTAGNES »…




Il me présente cette revue qui est une vraie relique tant le blanc a jauni et que de nombreuses fissures lacèrent les pages… Je tourne les pages avec précaution et je les photographie une à une… De sa voix douce aux mots précis, il m’informe que cette bande lui rappelle bien des souvenirs. Pas seulement ceux de la grande aventure MQUIDECH, mais aussi et surtout de son enfance durant la guerre de libération dans son village de Tadert Bouada, à 3 kilomètres de Larba Nath Iraten ex Fort National…

Voyant monter l’émotion et les images d’antan qui irradient le fond de ses yeux clairs, je l’invite à parler d’abord de ces souvenirs d’enfance…

 

« J’ai fait en 1969 un grand tableau de peinture de mon village qui ressemble à peu près à ce qu’il était dans les années 50…  Je t’enverrais la photo après. Mais pour le dessin, je dessinais déjà quand j’étais à l’école avant même le début de la révolution.

« En première année de cette école qui se trouvait sur un chemin qui monte à un kilomètre du village, on avait un enseignant dessinateur qui en même temps qu’il nous apprenait A, B, C, D, faisait le portrait de tous les enfants de la classe qu’il accrochait aux murs. Je reconnaissais chacun de mes camarades et je me disais : comment il peut y avoir une telle ressemblance ? C’est à partir de là que m’est venue l’inspiration de dessiner et que j’ai aimé le dessin… »




« Dehors je dessinais des animaux ou des paysages ; des arbres.

« Des étourneaux venaient durant les trois mois d’hiver alors je dessinais ces oiseaux sur une branche ou en vol ; enfants nous fabriquions des pièges dans les champs d’oliviers pour attraper ces oiseaux. Je dessinais des grives… Mais aussi des poules, des coqs, des chats, des moutons…"



Vignette extraite d’une bande dessinée inachevée sur Amirouche.


« Les villageois me connaissais et je dessinais les femmes qui revenaient de la fontaine avec leurs jarres à l’épaule ou dans le dos. A cette époque il n’y avait pas de robinet dans les maisons !

 

DECOUVERTE DES BANDES DESSINÉES A DOUÉRA


« Plus tard, à partir de 1953, je partais de mon village de montagne jusqu’à Douéra pour y passer quelques jours ou semaines de vacances ; là j’ai découvert la bande dessinée !

A Larbaa Nath Irathen il n’y avait pas de librairie ; les journaux se vendaient chez un épicier…

« A Douéra Il y avait un libraire sur l’avenue centrale qui fixait toutes les unes des différents titres avec des punaises sur un panneau qu’il mettait sur le trottoir. C’est comme ça que j’ai découvert « Zorro », « Tarzan » et beaucoup d’autres héros. Mes copains de Douéra me prêtaient aussi des bandes dessinées. Aussi quand j’avais entre les mains une bande telle que « Rodéo », « Pecos Bill » ou « Prairie », je reproduisais les dessins qui me plaisaient… »



LE TABLEAU NOIR DE L’ECOLE CORANIQUE DU VILLAGE.

 

Cette évocation du dessin qu’il pratique enfant en Kabylie m’intéresse tant que je le relance et lui demande s’il n’a pas d’autres souvenirs…

Il me regarde et sourit… C’est un sourire qui exprime sa reconnaissance pour la bénédiction de l’enfance, sa naïveté et l’air pur de la montagne d’alors… Malgré son âge vénérable, je sens que des images vives et frémissantes d’un temps béni, lointain, l’habitent encore… Oui, me dit-il. Et c’est une belle séquence d’images qui lui revient…

 

« Entre sept et neuf ans j’allais aux cours d’arabe et du Coran dans la mosquée en haut du village. C’est là où j’ai appris trois versets du Coran… J’y suis resté jusqu’en 1956… Nous avions chacun notre louha (notre planche) sur laquelle on écrivait avec de l’encre faite à partir de laine brûlée, es-smagh !  Comme dans toutes les écoles coraniques on disposait de sansal, une l’argile pour effacer les écritures …. Mais il y avait aussi dans cet espace de la mosquée un tableau noir, comme à l’école communale. Un jour le cheikh m’a demandé de dessiner une mosquée à la craie sur ce tableau. Je l’ai dessiné et après cela mes camarades ont recopié le dessin sur leur planche. Nous étions une trentaine d’élèves de six à quatorze ans… »

 



ET VIENT LA VAGUE DE LA RÉVOLUTION !

 

« Quand la révolution a éclaté, j’entendais parler des accrochages et des embuscades dans la région que faisaient nos maquisards contre l’armée française. J’avais treize-quatorze ans, j’imaginais et je dessinais ces embuscades ; ces visions que j’avais des moudjahidine qui attaquaient les camions des soldats français je les reportais en dessins…

« Je voyais aussi les moudjahidines quand ils rentraient discrètement au village où quand ils sortaient le soir. Je savais comment ils étaient habillés, kachabiya ou burnous ; des pataugas… On les attendait parce qu’ils venaient généralement à l’heure du maghreb. On admirait leurs armes. Ils portaient des fusils de chasse, des Mat, des mousquetons et de temps en temps un 24 fusil mitrailleur… Eux-mêmes on les admirait en tant qu’hommes ! Ils venaient par groupe de six, parfois une douzaine… Ils étaient jeunes ; ils avaient pour la plupart la vingtaine… Après avoir fait ces dessins de tête je les cachais à cause des ratissages que faisais les soldats français. Comme ils fouillaient les maisons, j’avais peur qu’ils les trouvent, alors je les cachais en les enroulant dans les trous d’une brique… C’étaient des dessins de petit format que je faisais avec un crayon noir et quelques couleurs… »

 

Ces petits dessins ont malheureusement disparus dans la tourmente depuis longtemps…

 

« JE SUIS CONVOQUÉ PAR LES MOUDJAHIDINE »…

 


« Un jour, je ne sais comment, un moudjahid a trouvé un de mes dessins et l’a donné à son aspirant, Mokrane, allah yerhmou, qui était le chef du groupe. Cet aspirant a demandé au responsable de liaison du village de me faire venir…On savait que je dessinais et cette convocation me fis peur. J’étais aux champs quand ce chef de liaison, responsable aussi du guet, etc, m’appelé. Comme il criait souvent après les enfants du village, je me dis que j’avais peut-être fait une bêtise. Je tremblais…

« Il m’a emmené avec lui et fait rentrer dans une maison où il y avait des moudjahidine. Je ne savais même pas qu’ils étaient là. Ils étaient assis, certains faisaient la sieste. Il m’a présenté à l’aspirant Mokrane. Il est mort trois mois après, allah yerhmou… Il m’a demandé si c’était moi qui avais fait ce dessin. J’ai dit oui…Il m’a dit : c’est formidable. Et il m’a dit on va t’envoyer à Tunis pour étudier… Je n’ai rien dit ; parce que partir comme ça en Tunisie et laisser ma mère toute seule…

Il m’a encouragé, mais moi je ne regardais que leurs fusils. Je les admirais… ça m’a fait énormément plaisir de les avoir rencontrés, parce que les moudjahidine je ne les voyais que passer, mais ce jour, je suis resté avec eux et j’ai eu une discussion avec leur chef… Quand j’ai su qu’il était mort au combat, à peine à trois kilomètres de là, j’ai pleuré… »


Avec les moudjahidine…





Abderrahmane Djelfaoui

Douéra, le 19 février 2025

PS: Je tiens à remercier amicalement Ahmed Haroun pour l'amabilité qu'il a eu de faire aujourd'hui de mémoire un certain nombre de dessins pour cet article.



mardi 10 décembre 2024

Mostefa-Mosta-Kouaci / Hommages croisés…

 


Mostefa-Mosta-Kouaci 

 Hommages croisés…




Lors de l’exposition des œuvres photographiques de Mohamed Kouaci d’octobre 2013 au Bastion 23 d’Alger, Madame Veuve Kouaci m’avait demandé s’il était possible d’en organiser une autre.

Je me proposais immédiatement de contacter l’ami Mostefa Abderrahmane à Mostaganem, ancien directeur de la maison de la culture et personnalité culturelle respectée et très active de la région.

La réponse fut positive. Une nouvelle exposition des œuvres en noir et blanc de Mohamed Kouaci fut programmée pour le milieu du mois de décembre en parallèle des Journées du Documentaire et du Film Court de Mostaganem…




Cette initiative permettait de croiser en un même lieu et au même moment de jeunes cinéastes, comédiens, animateurs venus de plusieurs régions du pays et une exposition de photographies historiques jusque-là inédite dans cette ville de grande tradition culturelle et artistique. 


Autour d’un thé, à la cafétéria de la maison de la culture Ould Abderrahmane Kaki, l’amitié rassemble de gauche à droite : l’architecte, peintre et photographe Sid Ahmed Zerhouni, Abderrahmane Djelfaoui, un jeune comédien, l’acteur Ahmed Bénaissa, le cinéaste Mostefa Abderrahmane, le comédien Hassen Kechach ainsi que le musicien et collaborateur inséparable de Mostefa Abderrahmane : Mohamed Ould Maamar…

 

Je me rends compte aujourd’hui que l’initiative de cette exposition photo croisait en fait surtout les itinéraires de deux grands photographes de deux grandes phases de l’histoire contemporaine de notre pays : Mohamed Kouaci (Blida 1922-Alger 1996) et Mostefa Abderrahmane (Mostaganem 1947-2024). Le premier qui était devenu le photographe du GPRA et de son journal El Moudjahed à Tunis ; le second, qui après des études de photographie à l’Ecole supérieure Louis Lumière de Paris allait devenir un documentariste et photographe de renom par ses recherches sur l’histoire des exactions coloniales sur les populations civiles d’Algérie.…



Mostefa Abderrahmane devant une célèbre photographie prise par Mohamed Kouaci durant la guerre de libération nationale où des femmes d’un douar avait arrêté un soldat de l’armée coloniale française…



Mostefa Abderrahmane me commentant, après l’accrochage des œuvres dans la grande salle d’exposition, les photographies de Fidel Castro et Che Guevara prises par Mohamed Kouaci près d’un demi-siècle plus tôt…





A cet accrochage d’œuvres historiques était également présent Djilali Boudjema, acteur et Directeur d’une troupe théâtrale créée à la création de l’Association El Moudja en 1978 (dont Mostefa Abderrahmane était vice-président) … Ce qui me rappelle la belle aventure de son petit théâtre de poche des années 90 nommé Bachali Allal bâti sur pilotis, les pieds dans l’eau à plusieurs mètres du rivage et une longue jetée en bois à la Salamandre, à Mostaganem Suite à cet espace de plein air où a vécu et est mort le comédien Sirat Boumedienne, Djilali Boudjema force à nouveau le destin et ouvre une Ecole primaire de théâtre à la Salamandre même pour tous les débutants et particulièrement pour les jeunes de la rue…





Photographie prise par Mostefa Abderrahmane devant un graffiti de mur photographié lui-même à l’indépendance par feu Mohamed Kouaci



 Deux instantanés de l’exposition lors de l’inauguration officielle ouverte par le wali…






Sid Ahmed Zerhouni devant une série de photographies prises par Mohamed Kouaci : le portrait de Frantz Fanon à Tunis (1925-1961) , Monseigneur Duval, archevêque d’Alger (1903-1996) et, juste derrière Zerhouni : le Président Ben Bella (1916-2012)…



Mostefa Abderrahmane, dans un salon de la maison de la culture Ould Abderrahmane Kaki, en compagnie d’un vénérable paysan de la région de Mostaganém qui me rappelle le visage de l’immortel chantre de la poésie populaire Cheikh Ain Tedless qui joua en 1988 le rôle de Sidi, personnage principal dans le long métrage de fiction « la Citadelle » de Mohamed Chouikh ...



Mostefa Abderrahmane répondant lors de cette manifestation aux questions d’une journaliste dans l’espace à ciel ouvert de la Maison de la culture Ould Abderrahmane Kaki sous une belle lumière d’hiver….



En marge de cette mémorable rencontre, Mostefa Abderrahmane convia madame veuve Kouaci et sa nièce à une visite des hauteurs de la ville de Mostaganem pour en apprécier la beauté et la richesse du panorama donnant autant sur la vielle ville que sur la baie marine…







Diplôme d’honneur au nom de Mohamed Kouaci remis à sa veuve Safia Kouaci


Photographie souvenir : Mohamed Ould Maamar, le cinéaste documentariste Hadj Fitas, madame veuve Safia Kouaci, Abderrahmane Djelfaoui et Mostefa Abderrahmane. 




Abderrahmane Djelfaoui. Alger. 10 décembre 2024