mardi 25 février 2025

LE PARADOXE DE L’ÂME AUX CIGOGNES

 



LE PARADOXE DE L’ÂME AUX CIGOGNES



Poème à la mémoire de Saida

 

(Après avoir traversé montagnes, tunnels et hautes terres, nous sommes arrivés presque en fin d’après-midi à la cérémonie familiale de recueillement pour la mémoire de Saida décédée la veille. 

Une lumière douce illuminait les arbres dénudés qui nous paraissaient dormants alors qu’ils n’étaient que profondément songeurs dans leurs troncs…)




D’un seul coup de cœur le mystère de la mort

A envolé l’âme de Saida dans son ultime prière du soir

 

Le couloir qui mène de la rue aux courettes de la maison

En est bouche bée de peine

D’interrogation

Comme les vieilles chambres des parents

 

 

(Dès notre stationnement à une dizaine de mètres de la maison, je suis étonné de voir sur le parebrise d’une voiture une grande plume …

En la caressant doucement du doigt je me rends compte que c’est une plume de cigogne tombée du toit d’un haut édifice désaffecté où un couple de cigognes finit de construire son nid brindille à brindille…)

 






Les cigognes ont-elles cette nuit

Entendu haut

Le bruissement de cette soie-mystère

Du grand départ

Dont les papillons possèdent seuls

Le secret des origines 

Au bout

De leurs ailes ?..



 

D’où venez-vous cigognes

Vous qui faites planer le printemps

A la plénitude d’aile

De nos drames ?

 

D’où venez-vous

O plumage pacifique de nos rêves ?




(Pour toute réponse une cigogne claquette.

Bientôt en écho une autre lui répond en vol…

 

Le souvenir me revient alors du flanc sud de la montagne que nous avons longer longtemps en venant…

 

Montagne enneigée à ses sommets. Avec au-delà de ses crètes des villages invisibles dont l’un où vivaient les parents et ancêtres de Saida.

Village de pierres et d’arbres où son âme avait déjà été bercé du son des sources et des passereaux.

 

Cette si haute montagne que les grandes cigognes voyageuses avaient elles-mêmes traversé ces derniers jours au cap de leur long bec rouge.

 

Quel croisement d’époques et de saisons naissantes et mourantes !

 

Ce printemps que l’âme des cigognes annonce.)




 


©Texte et photographies Abderrahmane Djelfaoui

24 février 2025

 

 

 

 


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