mardi 6 juin 2017

En mémoire de Hamid Nacer-Khodja : « La profonde terre du verbe aimer »



C’était le samedi 06 juin 2015, vers 10 heures du matin.
Comme à son habitude à son arrivée de Djelfa, Hamid Nacer-Khodja ramenait avec lui du pain sans sel et des croissants afin que nous puissions prendre un petit déjeuner avec Nadia Sebkhi au siège de sa revue LIVRESCQ à la cité Garidi sur les hauteurs d’Alger.
Il prenait à chaque fois un taxi-places à l’aurore pour, au bout de quatre heures de traversée de la steppe, des hauts plateaux puis de l’Atlas blidéen, il puisse être au rendez vous..

Avec son inchangeable petit Nokia il avertissait de son arrivée (vers 8 heures 30) à Cote rouge où on le récupérait avant qu’au petit salon de la revue il puisse enfin souffler un peu en s’allongeant sur un fauteuil, y adoucir son mal de rein…


Là, à l’égal d’un rituel qui durait depuis des années, il remettait ses papiers pour le numéro à venir, le plus souvent un dossier spécial complet (écrits et images) sur un hommage à un auteur qu’il avait méticuleusement préparé, coordonné et corrigé. Il sortait sa liasse de documents d’un cabas que je l’ai presque toujours vu trainer et qui le fatiguait. Un cabas qui (outre le pain ou une bouteille d’eau) contenait également des livres, des revues, des journaux, catalogues et autres opuscules originaux de sa bibliothèque avec des signets aux multiples des pages à scanner par l’infographe pour le numéro…  Je regrette vraiment de n’avoir pas photographié cet illustre cabas pour mémoire qui, mieux qu’une valise, l’accompagnait dans diverses universités du pays et même en France, presque chaque année…




Ne déjeunant pas ensemble ce jour de poisson (comme dab), on se donna rendez vous pour l’après midi à la librairie Oméga (animée alors par le libraire-éditeur Sid Ali Sakhri) à l’Hotel Aurassi qui domine Alger du haut des Tagarins… C’est là que Hamid Nacer-Khodja (un peu plus d’un an avant sa disparition) devait présenter et dédicacer son dernier ouvrage « La profonde terre du verbe aimer », cosigné avec Marc Bonan aux éditions Lazhari Labter.








C’était stylo en main il y a donc 365 jours multipliés par 2 soit  730 jours et 8 saisons…




Abderrahmane Djelfaoui, texte et photos

1 commentaire:

  1. Un hommage mérité pour cet Amourux de la vie, un monument de la littérature et de la critique littéraire . Voici une catégorie d'élites intellectuelles à connaitre et faire connaitre . Merci Madame Nadia Sebkhi pour le partage et la qualité de votre Magazine ! Ramdane Kebbab Poète

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