L’automne est propice aux grands départs.
Sans retour…
Une feuille après l’autre.
Et tant de feuilles ; tant d’amis.
Non ce n’est pas l’amorce
d’un poème mais
juste
le sens froid d’un air de décembre
son soleil
sa lumière
rayonnante
malgré tout…
Et c’est Denis Martinez qui m’informe…
Je roulais dans le Sahel, fin d’après midi, prés de Douéra quand j’ai
entendu une sonnerie de mon Smartphone. Un SMS de Denis, juste parti il de
Blida, avec Dominique y a quelques jours, pour la France… Je m’arrête prés d’un
bosquet de saules pleureurs…
Le message est court :
« Nono Saadi vient de nous
quitter. Tristesse. Denis »
Dernière rencontre au SILA 2017. Il portait un polo jaune. Un peu essoufflé,
mais toujours le même sourire sympa, critique et si humain au coin des lèvres…
Magie de l’histoire : dans les feuillages sous lesquels je me suis
garé j’entends chanter un oiseau… Est-ce
un rossignol, je me demande ?...
Et je le revois avec Bahaz Mohamed, du Groupe Diwane Gnawa de Blida, à
l’entrée du cinéma Le Mouggar, un jour ensoleillé de novembre 2014 où je le
prends en photo…
En fait nous étions un groupe…. Denis Martinez, Bahaz Mohamed, le photographe Benyoucef Cherif, Nono
Saadi, Rachid Necib….
Ce jour là nous nous étions donné le mot pour voir les films d’un
festival… Il y avait bien sur Ahmed Bedjaoui, Youcef Blidi, le documentariste français Claude
Hirsh et bien d’autres… Nous bavardions en riant. Sans illusion, mais avec
plaisir, avec humour surtout à écouter et suivre la belle langue critique, claire,
perspicace et si humaine de Nono…
Je lui avais rappelé un petit manuscrit sur Lénine qu’il avait confié
aux camarades mais qui ne l’avaient jamais édité ; il y a de cela des décennies,
bien avant le R.AI.S…. « Oui, une
époque… », a-t-il simplement répondu à ce lointain souvenir… D’autres souvenirs et interrogations,
certainement, avec la romancière Amina Mekahli…
Puis, je ne sais comment, nous nous sommes tous mis à peler des oranges !...
Nono le premier…
Des oranges que nous offrait, une à une , Denis Martinez avec le
sourire…
Voilà ; rien de bien secret entre artistes, quoi !....
C’est la dernière image que je garde de Nono à Alger centre. Notre Alger de la Fac centrale des années 70, de
la Cinémathèque, de la rue de Tanger et du café le Novelty … « Oui, une époque », aurait opiné Nono d’un sourire en racontant
encore une anecdote sympa, inoubliable….
Abderrahmane
Djelfaoui,texte et photographies
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