jeudi 14 décembre 2017

à la mémoire de Nourredine Saadi…

L’automne est propice aux grands départs.
Sans retour…
Une feuille après l’autre.
Et tant de feuilles ; tant d’amis.

Non ce n’est pas l’amorce
d’un poème mais 
juste
le sens froid d’un air de décembre
son soleil
sa lumière
               rayonnante

malgré tout…


Et c’est Denis Martinez qui m’informe…
Je roulais dans le Sahel, fin d’après midi, prés de Douéra quand j’ai entendu une sonnerie de mon Smartphone. Un SMS de Denis, juste parti il de Blida, avec Dominique y a quelques jours, pour la France… Je m’arrête prés d’un bosquet de saules pleureurs…
Le message est court :
« Nono Saadi vient de nous quitter. Tristesse. Denis »

Dernière rencontre au SILA 2017. Il portait un polo jaune. Un peu essoufflé, mais toujours le même sourire sympa, critique et si humain au coin des lèvres…
Magie de l’histoire : dans les feuillages sous lesquels je me suis garé j’entends chanter un oiseau… Est-ce un rossignol, je me demande ?...

Et je le revois avec Bahaz Mohamed, du Groupe Diwane Gnawa de Blida, à l’entrée du cinéma Le Mouggar, un jour ensoleillé de novembre 2014 où je le prends en photo…


En fait nous étions un groupe…. Denis Martinez, Bahaz Mohamed, le photographe Benyoucef Cherif, Nono Saadi, Rachid Necib….


Ce jour là nous nous étions donné le mot pour voir les films d’un festival… Il y avait bien sur Ahmed Bedjaoui, Youcef Blidi, le documentariste français Claude Hirsh et bien d’autres… Nous bavardions en riant. Sans illusion, mais avec plaisir, avec humour surtout à écouter et suivre la belle langue critique, claire, perspicace et si humaine de Nono…


Je lui avais rappelé un petit manuscrit sur Lénine qu’il avait confié aux camarades mais qui ne l’avaient jamais édité ; il y a de cela des décennies, bien avant le R.AI.S…. « Oui, une époque… », a-t-il simplement répondu à ce lointain souvenir… D’autres souvenirs et interrogations, certainement, avec la romancière Amina Mekahli…


Puis, je ne sais comment, nous nous sommes tous mis à peler des oranges !... Nono le premier…


Des oranges que nous offrait, une à une , Denis Martinez avec le sourire…


Voilà ; rien de bien secret entre artistes, quoi !....

C’est la dernière image que je garde de Nono à Alger centre. Notre Alger de la Fac centrale des années 70, de la Cinémathèque, de la rue de Tanger et du café le Novelty … « Oui, une époque », aurait opiné Nono d’un sourire en racontant encore une anecdote sympa, inoubliable….



Abderrahmane Djelfaoui,texte et photographies

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire