elle disait
ferme les
yeux
étouffe le
klaxon des mots
et laisse-toi
descendre
jusqu’à la
jointure de mes os
mais cette
ville sépare
nos pieds des
sables
nos rires
de leur sillage
pour certain
matin tordre
nos cous dans
la rade
...............................................................................
qu’est-ce qui
fond
soir de cette
ville
ma ville
que l’obscure
lueur
de lieux
anonymes
étoile
suspendue
sans plus de
mémoire
aveugle amante
d’indu nom en
son soir
ici nos
aubes
creuset
d’astéroïdes
brûlent
croissants en Vésuve
yeux forêts de
fatigue
filtrées de
leur peine
elles allument
un brin
de cieux
inédits
...............................................................................................
ville affalée
d’amertume
prairies et
chardons
y survivent
lambeaux de ciel
greffés
*
ville où nous
vivons
sous nuages
éboulis
et souterraines
galeries du dégoût
mais quand
d’autre cime
l’oiseau passe
se racontent à
l’or vieilles romances
c’est dans
cette ville
qu’il m’arrive
rêver
du désert
pierrailles
vents et lunes
d’errance
c’est en ses
désordres loqueteux
généreux restes
quotidiens
dégradés et
haves
que se conçoit (sevra)
le rêve
chuintant
d’une paix
philosophale
---------------------------------
cette ville
reste
suspendue
étages en mer
la nuit fissure
l’horizon
d’une pluie
seule
à sillonner les
rues
Ah si les yeux
pouvaient
s’agenouiller
boire
à la flaque du
monde
----------------------------------
la ville
tousse ses buées
la pluie en’ allée
éveille brûlée
un midi esseulé
la poésie pose
là
parfois ses dés
d’une pluie
solaire
par-delà les
sables des pensées
la mémoire
égrène
un futur de
déraisons
......................................................................
ces escaliers
où tous bruits
de la ville
soudain
s’estompent
ouvrant marche
à marche
l’été aux
rumeurs de cieux autres
c’est Alger
encore elle la
fourbe
qui s’offre
courbe de sa baie
entre hauts
frémissements
d’arbres et
l’oubli
j’ai tant
marché dans cette ville
mémoire tue
rues
oublieuses oubliées
où s’arrête
parfois
un de ces
retraités
au goût de cuir
déchu
------------------------------------
quand
soudain
un navire
remonte
pétaradant
comme un scooter
la grand rampe
des quais
illusoire
port
sans partances
tôt matin
martinets fous
des brumes
au silence
plané des mouettes
sans rumeur
visible sur mer
une lumière
crevette
sur les
bâtiments à quai
évente à tous
cils
ses rêves
elle sourit
épaule nue
à un nuage qui
file
une pudique
tendresse
à son ultime
chance de caresse
elle perd nuit
à la gaine
d’aube
..........................................................................
Alger sèche
sous la pluie
comme si les
bulbes noirs
du ciel
aspiraient
toute l’humidité
des terrasses
feuillages et
rues
elle s’éveille
aux ablutions
avant de
défenestrer
ses aveux
au premier cri
d’une mouette
Cité
Pouillon, Villa Raïs
...
Mais pour y
aller
De ma banlieue
commencer
Extrême bus à
prendre
Autoroute de
trombes bruits et vents
Avec le sourire
voyageur d’une enfant
Puis le
téléphérique
Jusqu’au
minaret d’église
Pointant son
croissant aux matins
Pour inscrire
quelque virgule
A la grisaille
Du monde
Dessous
L’insecte téléféérique
Sur Belcourt
Encâblé
Vieux garages
Usines
trépassées
Quartier indien
Quartier
de squaws
Oublié des
dieux
Ah cervantuesque ville
De mon enfance
Démurée de ses
silences
Au choix du
cœur
Choix du
souffle
Prendre les
escaliers éclopés
Du djebel
Ou le
téléférique
Poussif
Dont on se
demande s’il ne tire pas
Encore au
gazogène
L’ascension
oblique
De sa rebelle
colline en ruines
Tout cela donc
et bien d’autres encore
Avant
d’atteindre aux vieux palmiers
De Boufarik
Elevés ici
Sur la pierre
blanche d’auteur
Venue elle
Des sud
Confins
De France
Là haut vue
magique :
Conteneurs
métastasant le port
Alignés aux
quais d’un train perdu
D’un sifflet
D’une houle
dans la brume
Ombre plissée
Faux dattiers
Ceux d’une Mitidja
avant béton
Ici
transplantés lors d’une autre guerre...
C’est tout
cela E-dzâyêr
La perle
Blanche
Merveille toute
mouillée en ses dessous
Trop discrète au
fard de jour
Pour être
honnête épouse d’un seul
Bon dieu
Mais une fois
là plus envie de débouler
D’hauteurs si
racées aux basses poussières
du délire
----------------------------
Humblement :
Perches lovées
aux cieux derniers
Les arbres
palmes de lumière ont
A l’heure
d’aire
Arôme de
poivrons frits
------------------------------
C’est aux
soleils et tortures
Dans cette
ville où l’oiseau siffle
Encore un
souvenir
De plaines et
d’éphémère
De tant
d’empires passés
Plus quelques
représentants d’anges
Que s’alignent
aux crêtes des collines
Roches de
silence
Pierres
impatiences
----------------------------------
Au lendemain de
tempête
La cité se
fait (encore) œuf
De faux silence
Air de faïence
Antique
oubli...
Elle aura aidé
la douleur
A glisser sa
larme
Et l’oiseau
envier
La migration...
el djazaïr
plume d’oiseau
arrachée
aux calendes du
doute
bleu nylé des collines du temps
qui de blanc
furent
et disparurent
ville d’eaux
inconnues
comme si
elle se vêt
chaque matin
d’une lumière neuve
aux rets d’un
café noir
veuf du
lendemain
©Abderrahmane Djelfaoui, poèmes et photographies
Pour lire d'autres textes voir mes sites:
@AbderrahmaneDjelfaouiMaPMoesie
https://djelfalger.wixsite.com/poem
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