jeudi 25 juillet 2019

UN CRÉPUSCULE AU-DESSUS DE HAMMAM MELOUANE





Quand les algérois comme nous n’ont pas  les moyens d’aller loin (« pour se dépayser »), ils montent juste au-dessus de la plaine ; celle de la Mitidja…

C’est ce que nous avons fait en famille cette fin de journée brûlante de juillet.  Aller observer de là haut le coucher de notre boule du monde, le coucher du soleil…






La route qui descend de la crête vers Hammam Melouane est bordée, envahie par de hautes herbes sauvages, sèches, bellement odorantes mais prêtes à s’embraser…

On sent d’ailleurs dans l’air une odeur de cendre, lointaine …
Au fond de la gorge : l’oued Bouserdina avec ses cailloux et son remarquable filet d’eau malgré l’été, la sécheresse…


En bord de route, un pin sur un talus attire notre attention et nous prie de faire halte… Il est accompagné d’un magnifique olivier, mais tous deux semblent solitaires tant ils donnent l’impression de vieillir et, sans un mot, s’en aller à petits pas de cette contrée où ils ont pourtant prospéré des millions d’années…




Une des raisons, la plus directe de cette régression est l’érosion des sols…  Erosion terrible et toujours plus cruelle sur ces pentes d’une terre riche, humide et foncée… L’érosion, plus les feux de forets, comme on en voit encore trace du dernier dont l’odeur des 48 heures passées est toujours inquiétante et étouffe presque celle du lentisque et des autres plantes…








Pourtant, par endroits, la nature sur l’étroite route en lacets fait quasiment rêver, telle une carte postale… juste le temps de prendre une photo à la va vite…


Puis, la lumière du jour commençant peu à peu à chuter nous rebroussons chemin vers la route de la crête pour aller observer  l’autre versant de la montagne, laissant Hammam Meloune et son oued derrière nous…






De nos yeux voir…

Et de l’air à nos narines sentir les tableaux composés par dame Nature…

Si c’était possible, on aimerait ramener les doubles de tout cela dans son quartier pour en enjoliver trottoirs et murs nus des HLM des cités…








Malgré la légère brume et la lumière décroissante, ce qui peut se voir encore de la vaste plaine de la Mitidja est enivrant… 
Si les jeunes figuiers pouvaient dire, ils raconteraient des mythologies entières accompagnés du son des oiseaux et des criquets… Ici le passage d’une seconde à une autre est un monde…


Ma fille, silencieuse et consciencieuse, photographie…








La nuit tombe comme tomberont bientôt une à une les étoiles…




Il est l’heure d’allumer les phares de la voiture et redescendant la montagne puis traversant la plaine obscure de regagner rêveurs la périphérie de notre mégalopole…




Abderrahmane Djelfaoui

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