vendredi 30 mai 2014

Mostefa Nedjaï : un peintre prodige (4è partie) :



Dur retour au pays :« hnâ ï mout Kaci !.. »

Interview (mai 1998)


Indecoris Mundi, 1990/91
  

Abderrahmane Djelfaoui. Mais une fois le long séjour en Espagne terminé, comment s’est fait ton retour en Algérie ?

Mostefa Nedjaï. En réalité je voulais rester encore un plus longtemps là bas. J’avais des projets pour faire de l’infographie. Mais à cette époque là j’étais coincé par le service militaire. J’avais dépassé la trentaine, et même inscrit pour des études ils ne voulaient rien savoir ; ils me disaient : tu rentres et tu fais ton service !
Donc 1988 nous sommes rentré. Et ne rigole pas : je suis rentré au pays le 3 octobre 1988 !
Deux jours après c’étaient les événements que tu sais ! Les copains de mon quartier de La Scala me disaient : Mostefa si tout ça est arrivé c’est à cause de toi ! Parce que pendant les deux premiers jours de mon arrivée je n’arrêtais pas de les interpeller : Bon dieu, encore endormis vous êtes  alors que partout le monde bouge ! 
Deux jours après Alger se soulevait. Et eux de pointer leur doigt sur moi : c’est toi le responsable de ce soulèvement !.. (Rires)

Puis après octobre, tu ne peux pas imaginer, c’était presque un retour en Espagne. J’étais arrivé en 1980 en Espagne, c’était l’effervescence ; après octobre, alors que je revenais en Algérie, ça commençait à bouillonner …

                                                                   Etat de sièges …
                                                                     1988/89


A. D. C’est comme si tu avais assisté là bas à une sorte de répétition générale de l’avènement de la démocratie ?

M. N. Totalement. A ce moment là si on m’avait même proposé des milliards pour retourner en Espagne ou aller aux Etats Unis, j’aurais refusé en répondant : hnâ ï mout Kaci !.. Ce moment était en fait celui dont j’avais presque tout le temps rêvé… C’était ma chance ! A peine débarqué ça se débloquait !..
Malheureusement après tu connais la suite…


MustaphaNedjai, peignant dans les sous sols de la salle Atlas, à l’époque de la préparation de la pièce théâtrale : « Hafila Tassir »…


Indecoris Mundi, 1990/91


A. D. Mais ce retour et juste avec  l’avènement d’octobre, quels effets concrets cela a-t-il eu sur ton travail artistique ?
M. N.Ca a en fait été la grande rencontre. J’ai fait une rétrospective à l’Institut espagnol : « Opus 1, 2 et 3 ». Une rétrospective de trois séries, que j’avais d’ailleurs déjà exposées en Espagne. Je l’ai donc fait ici pour me faire connaître un peu.
Puis, un jour j’avais assisté à une exposition de scénographie au Palais de la culture où ma femme travaillait, organisant les expositions.
C’est là que j’ai connu Liliane El Hachemi. A l’époque, elle travaillait pour le film « Leila ma raison » de Tayeb Louhichi . Elle me dit qu’elle cherchait quelqu’un qui sache faire les traitements et teintures de costumes du film…

Avec Liliane El Hachemi sur le tournage de « Leila ma raison »,
Film racontant l’histoire de Qays, « Fou de Leila »…

Liliane El Hachemi et le comédien Sid Ahmed Agoumi


Liliane El Hachemi et Mustapha Nedja participent

en tant que décorateurs au projet transméditerranéen
initié par le directeur du théâtre Toursky de Marseille
1996- Naissance 03

De la série : « Chaos »
175cm x 100cm


1995 – Sans titre




(fin – provisoire…)
 
 
 

 

 

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