Doyennes,
peinture digitale, 2016
En
septembre 2016 Djahida Houadef me demandait un texte que, me disait-elle, « je
vais utiliser dans un dépliant pour un Salon International à Paris si on arrive
à trouver un sponsor. »
Boostée par la jeune
agence algérienne iFRIKYA ROOTS, Djahida a bellement exposé au Carré du temple
à Paris.
Ici mettant en place
les éléments de son expo, avant l’ouverture de la manifestation
(photo iFRIKYA ROOTS)
(photo iFRIKYA ROOTS)
Couverture du dépliant
Djahida Houadef :
poétesse des lignes et sons d’éternité
Les titres bellement évocateurs de ses expos
depuis plus de deux décennies : Casbadjiates
(Algéroises), Cassassettes (Conteuses),
Chadjara» (Arbre), N’gaoussiates (Femmes ressources
de son pays d’enfance), Offrande
au pays du Cèdre jusqu’aux digitales d’Imzad (Femmes nuit
de l’Ahaggar) montrent que féminité
et nature sobre et aimante sont au cœur de la vie de Djahida Hoiuadef, jeune
fille et plasticienne mûre de l’Algérie
indépendante…. Dans toutes ses communications: «les femmes sont toujours présentes dans
mon vécu», dit-elle. Depuis les pentes
d’antique montagne chaouie à N’Gaouss où elle n’a cessé ni cessera de vivre
enfant dans les vergers de son grand père : « animaux, verdure, arbres, fleurs étaient la
couverture panoramique de cette terre.» Un panoramique
auquel il faut ajouter les intimités du ciel, les parfums de la terre, les fleurs,
les papillons, les oiseaux, les petits cours d'eau et leur musique… « Il m’est
impossible de ne pas utiliser toutes les teintes naturelles, ces tons
spécifiques à l’Algérie qui est un pays de lumières. D’ailleurs,
l’environnement dans toute sa diversité définit la présence Divine et lorsque
l’individu se rapproche de cette biodiversité, il éprouve un apaisement. »
Aussi en lieu et place de « carrière »
ou « d’itinéraire », parlons plutôt de potentiel vif, toujours aussi joyeux
et rayonnant que durant sa vive enfance. Un potentiel inentamé de courage
et d’espérances malgré les difficultés et avanies des conditions de
création que Djahida Houadef partage avec la majorité des artistes du pays
d’Algérie. « Peindre me protège du mal » est son
fier sourire en écho qui nous est offert.
Abderrahmane
Djelfaoui
Angles
cachés, peinture digitale, 2014
Ce que nous murmure Djahida
Imzad : n’est pas seulement
un nom mais un de ces pays lointains où
la lune balance sur des faux du ciel
bleu. Un de ces pays qui n’a pas totalement effacé le bariolé de son carnaval ancestral à la perle d’une lune de pierre
ponce.
Un de ces pays d’en nous aux musiques envoutantes, dont on ne peut cependant pas voir les instruments dans la nuit de
leurs danses. Danses de femmes, bleues
et noires aux regards d’étoiles. Généreuses. Acérées. Qui captent les papillons
eux-mêmes les élancer de leur rythme et
souffle réguliers au ras des dunes…
Tant (elles le savent ces gardiennes d’Imzad) que la nuit est à l’opposé du rêve de leurs
jours. Tant il n’y a d’autre chaleur que la mélopée aux doigts des longues
attentes ; mélopée savante à traire le souvenir. A filer le crin pour
l’amant revenant des longues traversées; ce guerrier impassible des déserts, de
tous les déserts à qui on offre le plus généreux chant pour son glaive de héros…
Imzad…
Réelle ou fausse seigneurie de la vie ? Réelle ou fausse transfiguration par l’archet de
toutes les nuits au ras d’herbes sèches qui n’arrêteront peut être pas, d’ici
un siècle encore, de défier les vents solaires. Herbes et femmes unies ; en
simples dignités de poussière et pourtant déesses lointaines de ce monde d’errements…
Abderrahmane
Djelfaoui
Imzad, peinture
digitale, 2014
Chuchotements
poétiques, peinture digitale, 2016
Djahida Houadef
et son public, Paris (photo iFRIKYA ROOTS)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire