Couverture des actes « Poétes des
déserts »
Rencontre qui eut lieu du 27 dec. 2003 au
2 janvier 2004
à Adrar et Timimoun
Avec la participation de 36 poétesses et
poètes
de 11 nationalités du monde, en 5 langues
(Peinture de Hacène Amaraoui)
Ouvrage édité par Fondation Déserts du
Monde, Alger, 2006
lève son crane rasé
derrière et devant la solitaire
il n’y a que Sahara d’yeux et silence
sous les étoiles je me repose
telle une pierre vie des dieux
*
le soleil lève son jour à l’est
ombre
de longue mémoire
où seules les mouches
savent encore faire
différence entre les sables et le remord
*
au matin des petites dunes
je vais cherchant trace des jeux
d’un bestiaire invisible
au désert nuitamment arrosé
de subtiles mémoires
*
si un
vieux chat blanc
vient midi au camp
chercher un mirage d’ombre
graciez lui le
museau
de tous les brûlis d’horizon
*
sous immensité brûlée
brûlante des vents
un troupeau de noirs moutons
va bêlant
son unique pâtre maigre
absent
*
jour pas comme les autres
jeudi dans le désert
allume une douce aurore
en peignant de rêve ses
petits nuages
- il laisse vrombir les mouches
comme avant
*
au 46ème de canicule
passe le songe d’une pluie fine diaprée
lux d’aveuglement
A LA HUNE DE NOS MEMOIRES
cette tente en attente
qui sous petit vent entend
doucement crisser ses coins
rappelle d’enfance les jeux babil de
songe
cette tente en entente des vents
a maintenant sculpté à ses câbles
des camps une nostalgie désuète
mais sereine de grands parents
une tente des errances
toute aise de ses tapis empreints
des rencontres frileuses l’hiver
suaves de printemps
elle m’égrène de quelques solitudes
tous les contes balancés
à ses vieux mats de jonc
cueillis une nuit d’Afrique
car elle seule sait encore gonfler ses
toiles
paroles du soir aux vieillards
qui de leurs yeux et de leurs mains
ont béni le sable où elle se tient
tente en attente de sa meilleure part
d’amour sait de génération
en génération toujours mûrir tendresse
aux joues rieuses des enfants
Dakhla nights sont noires de millions d’étoiles
les scorpions n’y ont d’autres pinces
que les lunes
mais l’innombrable des étoiles en perd
au moins une :
celle qui vient juste de filer le ciel
d’une seconde de plus d’éphémère
*
les poètes des espaces d’antan sont morts
leurs yeux jusqu’aux sourcils ensablés
mais au plus profond de nous vibre un souvenir
de leurs veines généreuses et tannées
*
ici l’ombre sourd de derrière
les espaces d’yeux
vent d’acacia
et lointaines senteurs
au silence
de la brûlure même
du bêlement de brebis brunes
…………………………………………………………………………………………………………
*Ces poèmes ont été publiés dans le premier numéro de la revue « 12x2 Poésie contemporaine des deux rives », Alger, Mars 2003 (éditée par la Fondation Mahfoudh Boucebci) ; dans "La Revue de Belles Lettres" (Suisse) dans le N° 1- 2 de 2005; dans « Le Livre des Déserts », Sous la direction de Bruno Doucey, Ed. Robert Laffont, coll. Bouquins, Paris, 2005 ; enfin dans « Poètes des déserts »,,, Alger, 2006.
© Abderrahmane Djelfaoui (2002)
voir d'autres textes sur mes sites:
@AbderrahmaneDjelfaouiMaPMoesie
et
https://djelfalger.wixsite.com/poem
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