C’était le samedi 06 juin 2015, vers 10 heures du matin.
Comme à son habitude à son arrivée de Djelfa, Hamid Nacer-Khodja
ramenait avec lui du pain sans sel et des croissants afin que nous puissions
prendre un petit déjeuner avec Nadia Sebkhi au siège de sa revue LIVRESCQ à la
cité Garidi sur les hauteurs d’Alger.
Il prenait à chaque fois un taxi-places à l’aurore pour, au bout de
quatre heures de traversée de la steppe, des hauts plateaux puis de l’Atlas
blidéen, il puisse être au rendez vous..
Avec son inchangeable petit Nokia il avertissait de son arrivée (vers 8
heures 30) à Cote rouge où on le récupérait avant qu’au petit salon de la revue
il puisse enfin souffler un peu en s’allongeant sur un fauteuil, y adoucir son
mal de rein…
Là, à l’égal d’un rituel qui durait depuis des années, il remettait ses
papiers pour le numéro à venir, le plus souvent un dossier spécial complet (écrits
et images) sur un hommage à un auteur qu’il avait méticuleusement préparé, coordonné
et corrigé. Il sortait sa liasse de documents d’un cabas que je l’ai presque
toujours vu trainer et qui le fatiguait. Un cabas qui (outre le pain ou une
bouteille d’eau) contenait également des livres, des revues, des journaux,
catalogues et autres opuscules originaux de sa bibliothèque avec des signets aux
multiples des pages à scanner par l’infographe pour le numéro… Je regrette vraiment de n’avoir pas
photographié cet illustre cabas pour mémoire qui, mieux qu’une valise, l’accompagnait
dans diverses universités du pays et même en France, presque chaque année…
Ne déjeunant pas ensemble ce jour de poisson (comme dab), on se donna
rendez vous pour l’après midi à la librairie Oméga (animée alors par le
libraire-éditeur Sid Ali Sakhri) à l’Hotel Aurassi qui domine Alger du haut des
Tagarins… C’est là que Hamid Nacer-Khodja (un peu plus d’un an avant sa disparition)
devait présenter et dédicacer son dernier ouvrage « La profonde terre du verbe aimer », cosigné avec Marc Bonan
aux éditions Lazhari Labter.
C’était stylo en main il y a donc 365 jours multipliés par 2 soit 730 jours et
8 saisons…
Abderrahmane Djelfaoui, texte et photos
Un hommage mérité pour cet Amourux de la vie, un monument de la littérature et de la critique littéraire . Voici une catégorie d'élites intellectuelles à connaitre et faire connaitre . Merci Madame Nadia Sebkhi pour le partage et la qualité de votre Magazine ! Ramdane Kebbab Poète
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