mercredi 31 janvier 2018

Au lit, immobilisé sur le dos …





Que peut-on faire ? Peut-on s’observer (se photographier) dans une situation aussi bizarre, inconfortable et tellement hors norme par rapport à ce que le corps a sans trop de peine  l’habitude de faire matin et soir, dans les escaliers, les magasins ou les cours d’écoles ?...

… Lumière rasante se réfléchissant sur le mur de ma chambre plongée dans la demi-obscurité d’un janvier printanier. (24 heures avant de m’aliter,  j’avais pu m’émerveiller des amandiers en fleurs sur la colline su Sahel en face de Baba Ali…)


Cette immobilité forcée me mène (faute de mieux) à me rendre compte d’une quantité de poussière lunaire murale qui existait sans exister à mon regard d’avant ; comme si l’on me « conviait » maintenant à vivre entre les quatre murs d’une geôle et chercher (rien que là) l’extraordinaire, le point de fuite qui par imaginaire me mènera là où je ne suis pas… 


Ici en filigrane: l’étrange courbe qui suggère (allez savoir pourquoi) la  plume qu’un pigeon aurait égaré….


Plus loin, sur un autre mur, mon regard navigue, dérive vers le détail d’un tableau….


« Une plongée  du monde du silence » qui malgré la pesanteur forte de l'hernie discale me fait imaginer la légèreté d’escalader le mur juste d’un pied comme on danse… 


Et de pas de danse en pas de danse, en noir et blanc ou en couleurs, pourquoi ne pas se laisser aller à la rencontre d’un cou agréable, doux, fin et beau ?...


Oui… Mais, il y a comme à coté le regard peint d’une nostalgie (est-ce une résignation sombre ?) qui m'interpelle et m'invite à me rassasier plutôt d'un kass mâa soit une bonne gorgée d’eau…. Ne serait-ce pas plutôt un coup de la chevrette ?..





Douleur et souffrance ne sont peut être qu’une autre peinture du vivre; son contrepoint du siècle….


Douleur, oui , mais aussi patience confiante dans les propriétés souvent miraculeuses du corps à se refaire… (L’espoir, la croyance également, font vivre dit-on…)







Croire, jusqu’à retrouver comme au tournant d’une nouvelle saison la saveur du fruit, son parfum des vergers lointains  et lumineux….


Vivre-Croire au cœur-pépin de la pomme gauche ou droite...




Abderrahmane Djelfaoui, texte et photographies

Ain Naadja, fin janvier 18

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