samedi 9 mars 2019

MARS ET MARCHES D’ ESPOIR




Le mois de la renaissance des mimosas et autres arbres fleuris, le mois de mars, est devenu chez nous le mois où l’on célèbre la mémoire de Larbi Ben M’hidi, bien sur, mais celle de tous les innombrables qui n’ont cessé d’illuminer cette terre de ses rives marines aux lointaines dunes sahariennes dont les belles héroïques, les éternellement généreuses et jeunes d’hier et d’aujourd’hui pour lesquelles la parole publique reste trop souvent discrète, trop basse…









1954 – 1962 : l’histoire ne peut oublier le battement de vos cœurs, de vos mains ni la douce clarté résolue de vos yeux,  de vos âmes….


Quelques jours plus tard, à la veille même du 8 mars pour elles toutes, pour toutes celles d’aujourd’hui, connues et non connues, j’ai fais cette peinture (si ce n’est cette peinture « enfouie » qui s’est imposée à ce que je la fasse de mes neurones-yeux et de tous mes doigts, vite …), et vite la mettre en ligne…








Cette peinture « me venait » en même temps que des dizaines, si ce n’est des centaines de réminiscences fortes de poésies lues des années durant, des poésies ressouvenues là, maintenant, par bribes, que j’aurais tant voulues (mais comment ?.. Comment !) aligner d’un seul souffle, d’un seul regard et mouvement tel un drapeau lumineusement gai qui ondule au vent…

Que voulez-vous que je vous dise ?
La seule possibilité iconique et symbolique du moment fut pour moi de mettre à fleur de sens L’ETOILE, NEDJMA …






L’étoile, d’Orient et d’Occident…

Ce qui m’amena spontanément à joindre un poème des années 20 du siècle dernier…
Un poème du poète bengali Rabîndranâth Tagore traduit en français (dédié à ma Chafika..)


LE JARDINIER D’AMOUR


LE SERVITEUR
Oh ! Reine aie pitié de ton serviteur.
LA REINE
L’assemblée est terminée et tous mes serviteurs sont partis. Pourquoi viens-tu à cette heure tardive ?
LE SERVITEUR
Mon heure vient quand celle des autres est passée. Dis-moi quel travail reste à faire pour le dernier de tes serviteurs.
LA REINE
Qu’espères-tu puisqu’il est trop tard ?
LE SERVITEUR
Fais-moi le jardinier de ton jardin de fleurs.
LA REINE
Quelle est cette folie ?
LE SERVITEUR
Je renoncerai à tout autre travail, je jetterai dans la poussière mes lances et mes épées. Ne m’envoie pas dans des cours lointaines. Ne me demande plus de nouvelles conquêtes : Fais-moi le jardinier de ton jardin de fleurs.
LA REINE
Quel sera ton service ?
LE SERVITEUR
Celui de tes loisirs. Je garderai fraîche l’herbe du sentier où tu marches au matin et où, à chacun de tes pas, les fleurs avides de mourir, bénissent le pied qui les foule.
Je te balancerai parmi les branches du septaparna tandis que la lune, tôt levée dans le soir, s’efforcera à travers les feuillées de baiser ta robe.
Je remplirai d’huile odorante la lampe qui brûle près de ton lit et, de merveilleux décors de santal et de pâte de safran, je décorerai ton tabouret.
LA REINE
Qu’auras-tu pour ta récompense ?
LE SERVITEUR
La permission de tenir entre mes mains tes poings mignons pareils à de tendres boutons de lotus, et de passer autour de tes bras des chaînes de fleurs ; de teindre la plante de tes pieds du jus rouge des pétales de l’Ashoka et d’y cueillir, dans un baiser, le grain de poussière qui par mégarde pourrait s’y être égaré.
LA REINE
Mon serviteur, tes prières sont exaucées. Tu seras le jardinier de mon jardin de fleurs.


Une poésie qui me connecta tout aussi spontanément, naturellement si je puis dire à un poème que j’écrivis il  y a prés d’une vingtaine d’années, O Palestine, publié en octobre 2002 dans le numéro 3 de La Revue des Archers, à Marseille…







Ô PALESTINE



ces temps qui nous brûlent
les yeux
et vrillent de nuées noires
le vol des oiseaux
amnésiant jusqu'à l'encre
sympathique des enfances


quand refleuriront-ils
par delà le feu
par delà les cendres




Avec ce dessin de Richard Martin lui-même, responsable de la Revue et Directeur du Théâtre Toursky situé à l’Impasse Léo Ferré, à la frontière des quartiers nord de Marseille :






Un poème, un souvenir de solidarité qui a fait soudain jonction avec l’actualité au cours de la marche de ce 8 mars à Alger, rue Larbi Ben Mhidi … L’actualité d’un symbole aux significations plurielles qui m’a ému ; actualité d’une image (signée Abdelghani Chebouche) à laquelle je n’ai pu résister à lui faire écho, à la repartager à mon tour…





En ce lendemain de marches si spectaculairement pacifiques, humaines, lumineuses d’espoir digne et fraternel dire le plus simplement du monde:








Abderrahmane Djelfaoui
Ain Naadja, le 9 mars 2019

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