mardi 28 juin 2022

LIBERTÉ ce jardin du présent, jardin du souvenir...



 



Cette étrange fleur jaune-rouge 

si rayonnante , dont le nom m'était inconnu... 

parce que "simplement" venue de l'autre bout 

de notre Afrique pour être plantée en ce haut 

jardin d'Alger, 

est une "Grazania"...




C'est enfant que j'ai vu pour la première fois ce jardin , de loin , en 1956, alors que j'accompagnais ma tante  allant voir un médecin spécialiste des maladies poitrinaires dans ce quartier bourgeois et calme d'Alger... Nous, nous venions d'ailleurs, d'un quartier connu pour son vénérable cimetière , son seul  jardin public dont , ici et là, les tombes étaient fleuries de jasmin ou de géranium...

Nous venions de descendre du tramway ma tante (en haik) me tenant par la main quand je vis de grands arbres et une riche végétation dans le haut tournant de la rue Michelet...

Ce sera plus d'un demi siècle après l'indépendance que je commencerais à prendre des photographies dans ce parc... Une oasis d'ombres tranquilles que je n'avais pourtant cessé de traverser depuis les années 70 en descendant de la télévision du boulevard des Martyrs vers le centre ville ou, plus tard, à l'inverse,  bien plus tard quand je montais à pied (après le métro) revoir les collections du musée du Bardo ou, plus haut, chercher un ouvrage à la bibliothèque des Glycines...







Un ramadhan 2002 j'écrivais:

lumière-
...
tu es nid sans paille
feu d'eau
perpétuelle danse d'initiation
sans maître

une herbe au ciel couché
...



Une oasis en escaliers dans le centre ville même de la capitale!
Un lieu d'exploration et d'inspiration...
Tant de connaissances, de camarades, d'amis ont du traverser avec plaisir, à plusieurs reprises dans leur existence d'algérois, cet espace enchanteur aux chants d'oiseaux excluant magiquement toute pollution sonore...
Imaginons seulement un professeur d'économie politique de la fac centrale d'Alger descendant de son domicile des hauteurs de la ville pour, quelques kilomètres plus bas, aller donner ses cours... Puis, par le même chemin, en sens contraire, remonter vers son chez lui en traversant ce magnifique jardin. Chaque jour...

"Et partition solo"

Tant d'autres anonymes ont du y venir se détendre. Ne rien dire...
Rêver.
Attendre la rencontre de leur vie, peut être...



Ce qui ravive à ma mémoire  le final de "Partition solo", un poème de Mahmoud Darwich écrit en 1986...
Photo: 




Cela dit en sachant qu'à l'entrée haute du parc deux musées intégrés dans l'espace verdoyant se font face: le musée des arts islamiques et le musée des antiquités romaines...









Le jardin de la Liberté, un parc public de ma ville natale où j'aime aller quand cela m'est possible, c'est à dire rarement en fait au vu de mes obligations et surtout par rapport au lieu, lointain, où j'habite (une toute autre histoire d'autoroutes pour aboutir à mon  "jardin"!) 



Un lieu privilégié où j'aime m'assoir un moment au chuintement des éclats de lumière  pour méditer tranquillement certaines  ombres de la vie en général et de la mienne en particulier...






Abderrahmane Djelfaoui
Douéra
Mardi 28 juin 2022

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire