vendredi 3 juin 2022

200 minutes au Festival du livre de Boudjimaa...

 


Jeudi 2 juin je suis invité à présenter mon livre "Anna Gréki, les mots d'amour, les mots de guerre", au stand des éditions Casbah à l'ouverture du 7 ème Festival du livre de Boudjimaa...



Photographie Chafika Ait Oudia


Dés les premières heures de cette journée d'été, l'affluence d'un public jeune est étonnante, vrombissante de simplicité, de couleurs gaies, de sourires... 



Photographie Abderrahmane Djelfaoui

A peine installé , la première personne "retrouvée" (que je n'ai pas vue depuis mon passage ici il y a cinq ans) est Mbarek Ait Oudia, devenu responsable de l'environnement de la région. Poignée de main chaleureuse et conviviale. 



Dans cette atmosphère sympathique qui rappelle une ruche, c'est bientôt la surprise de voir venir vers moi  Hacène Metref organisateur du Festival Racont'Art depuis 2004...

Il m'informe d'abord qu'il va bientôt recevoir chez lui en Kabylie le plasticien Denis Martinez qui était en visite avant-hier à la zaouia de Mérine (Sidi Bel Abbès), avant de me donner quelques détails sur le prochain Racont'Art en cours de préparation...  


Vas et vient incessants . 
Etonnant tournoiement des visages et des physionomies. 
De partout fusent des parlers, des interpellations, des demandes d'informations... 
Des éditeurs jeunes et moins jeunes passent. Je reconnais un des animateurs de l'association Isabelle Eberhardt qui viennent d'éditer l'ensemble de son œuvre en plusieurs volumes de poche, à disposition du public du Festival. 

Un peu plus tard, c'est la venue d'un des jeunes organisateurs qui distribue aux auteurs participants des billets pour le déjeuner à la cantine du Festival à partir de 12 heures 30... 

Arrive Jamel Talbi, peintre qui vit et travaille dans la région , dont je suis avec intérêt la page facebook régulièrement nourrie de photos de paysages, de vieilles maisons traditionnelles abandonnées ou en ruines, de portes anciennes ouvragées, etc...


Photographie Chafika Ait Oudia

 
Dans la longue discussion que nous entretenons, il me parle particulièrement avec passion et beaucoup de détails des clefs traditionnelles qui fermaient du dedans les maisons anciennes de Kabylie. 
Il en fait même collection. Les trie. Les analyse pour essayer de comprendre leurs origines et leur fonction à travers les âges (clé de porte intérieure de chambre, clé de portail extérieur ...)


    Photographie de Jamel Talbi.




Pour mieux s'expliquer je lui passe mon petit calepin sur lequel il dessine rapidement les lignes de forces des poutres d'une maison traditionnelle, les étroites ouvertures longitudinales au mur qu'il nomme "taqnenife" (qu'on peut traduire par "fenêtre de l'honneur"), etc...

Jamel est venu et reparti à plusieurs reprises...

Entre temps, un autre auteur des éditions Casbah est venu s'assoir à mes cotés. C'est Rachid Benaissa, ancien ministre de l'agriculture qui vient de sortir un ouvrage en collaboration avec Abdelkader Djeflat, "Economie de la connaissance et le développement agricole rural. L'expérience algérienne"...


Photographie Chafika Ait Oudia


Inattendue, notre discussion finit par déboucher sur le célèbre livre d'art, livre encyclopédique de feu Abderrahmane Kadri: "Le cheval barbe, cheval de légende", paru en 2011 aux éditions Zaki Bouzid...


Photographie Abderrahmane Djelfaoui


Je ne sais si les heures passent ou "tournent" comme on dit. 
Je ne les ai pas vues!

Passe dans la foule à plusieurs mètres de moi, un ami d'il y a plusieurs décennies: le cinéaste Ali Mouzaoui que je n'ai pas vu depuis au moins une quinzaine d'années! Comme il ne m'a pas vu, assis que je suis, je l'interpelle: Aliiiii.... Sourire solaire!
Poignées de mains, bien sûr et le petit bout de ce que nous sommes devenus...
Il m'informe qu'il termine un film sur le poète Mohand Umhand. Il faut que j'assiste à la projection, me dit-il. "Je te convoque"...
Puis il s'en va. Un rendez-vous... 

Pas le temps de remonter le temps des amis de la RTA mythique: Mouzaoui, Meddour, Ifticène , Moussa Haddad, Hachemi Cherif, Bouguermouh, Hadjadj,  Abderrezaq Hellal et tant d'autres qu'on m'appelle pour l'heure du déjeuner. 
Déjà. 
Il faut y aller en mini bus...

Dans le mini bus qui nous emporte c'est une séance d'Achouiq suivie de chants kabyles qui fusent de façon improvisée, à capela, par trois femmes membres d'une association locale... 
Tous les participants dans le bus les accompagnent en tapant des mains...
C'est envoutant, frais et splendide!



Dans la cour de la cantine (où nous sommes invités à déjeuner d'un succulent couscous au poulet avec sauce rouge de légumes et lentilles parfumée au basilic) , il y a cet étrange bel arbre....



De retour à la Bibliothèque Muhia Abdella de Boudjima, [en en passant auprès de nombreux petits stand d'éditeurs, ou même celui d'un jeune bouquiniste....] c'est l'ami Malek Amirouche qui est enfin arrivé (après que nous nous soyons appelé au téléphone vers 8 heures du matin alors que je roulais en bordure des vignobles de la région de Bordj Ménaiel...) 
 
Malek que je connais depuis 2012, m'a fait l'honneur et le plaisir de m'offrir un exemplaire de la revue de poésie dont il est le coordinateur et dont le travail lui a pris pas moins de 3ans de tractations et d'attentes avant de voir le jour...

Un de mes poèmes figurant dans cette anthologie date de mars 2003 et a été écrit à Ifigha...




Il me dédicace l'exemplaire...



Si les 200 minutes se sont comme condensées en une belle petite pierre précieuse, le temps de prendre la route du retour par la montagne, puis par la cote:  Tigzirt, Dellys, Cap Djinet, Zemmouri, Boumerdes; enfin le tronçon d'autoroute est-ouest qui contourne l'aéroport de la capitale, ce temps là ne fait que commencer....



Abderrahmane Djelfaoui

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