vendredi 31 juillet 2015

Un hippopotame sur une terasse d'Alger

Mustapha Boucetta est artiste peintre.
Avant d'y venir peu à peu (à la peinture), il fut longtemps un antiquaire avisé et un restaurateur de meubles traditionnels algérois, algériens. Un métier qu'il avait du "saisir au vol" depuis l'adolescence en regardant faire des maîtres de la ville tel Sfaxi du quartier de Sidi Abderrahmane à la Casbah...

Mustapha devant la devanture de son magasin (photo Abderrahmane Djelfaoui)

Un meuble restauré et placé chez lui (Photo Abderrahmane Djelfaoui)

La peinture, devenue activité centrale depuis les terribles années de la guerre civile, ne lui fit pas pour autant oublier les pulsions particulières que l'on a à travailler le bois, le découper, l'assembler, le polir...
Puis peu à peu (Mustapha est un voyageur de lents et longs parcours -il fut steward à bord des caravelles d'Air Algérie...) il en vint à la sculpture dxe grands formats avec des tôles de voitures récupérées au gré des hasards chez les ferrailleurs de Boudouaou et ailleurs...
Il y eut d'abord la sculpture du meilleur ami de l'homme : le cheval...

(Ph: Abderrahmane Djelfaoui)

Sur cette phase très particulière de son évolution d'artiste et toujours très bonhomme, Mustapha Boucetta, le sourire en coin, s'explique:

"…. La sculpture est un ressenti...  Et pourquoi pas les animaux!! Quand je vois par exemple un hippopotame (bien sur dans des reportages sur ARTE ou sur des chaines spécialisées), je fasciné… Peut être parce qu’il y a là une certaine quiétude et sérénité qu’on ne retrouve plus aujourd’hui dans la société dite moderne. El hbal adha (cette folie) ce n’est pas du modernisme ! Quoi que …. Je suis fasciné, parce que d’une certaine manière un animal si tu lui fous la paix, il te fout la paix. Comme on dit bederja : «hchicha talba m3icha ». Bon ce n’est vraiment pas le cas pour un hippopotame. Mais un hippopotame si tu ne te trouves pas sur son chemin il te fout la paix. Il passe son chemin. Si tu es sur son chemin, tu es un homme mort…. Mais si tu n’entres pas sur son territoire : hennini nhenik…. Alors je dis : quelle puissance, quelle force et en même temps quelle sérénité chez ces animaux… »

L'hiippopotame sur la terrasse de Kouba (ph Abderrahmane Djelfaoui)

Kamel Yahyaoui sellant l'hippopotame, Rachid Necib, Mustapha Boucetta ,Mustapha Nedjai 
en discussion avec Arezki Larbi et moi- même (derrière l'objectif) 
autour de l'hippopotame pacifique...


(Bientot une suite de ce travail sur un thème inattendu: la sculpture d'arbres!.... Toujours sur la même terrasse)


Abderrahmane Djelfaoui

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