La branche nord du mouvement populaire algérois (appelé « tsunami
Bab El Oued Echouhada ») s’annonce déjà de loin par ses chants et sifflets
jusqu’au square port Said qui domine la gare ferroviaire et le port…
Un cycliste pédale vers où le mouvement arrive…
Un autre algérois, jetable de café à la main attend au bord du trottoir
le défilé qui promet d’être immense et vibrant…
Première vague : d’abord des jeunes, des ados et des enfants avec
des expressions déterminées malgré quelques signes de fatigue sur un certain
nombre de visages. Neuf mois ça compte !
L’autre impression immédiate sur ce boulevard est que non seulement les
navires mais aussi la présence de la baie « sur un drap de
mer/odorants fonds de rêve », le vent et le passage furtif des
mouettes élargissent la portée de voix des marcheurs jusqu’au ciel. Ces espaces
donnent la mesure de leur accompagnement sans mesure, off limits dirait
l’américain…. On se contente de ressentir cela et l’on continue d’avancer…
A l’hôtel Essafir (ex Aletti) c’est le grand tournant ! Celui de
la rue Asselah Hocine avec le croisement d’arrivée de la rue Abane Ramdane et,
lui faisant face, le boulevard Ben Boulaid qui descend en pente depuis la Grande
poste avec à son bout (au coin du café La Rotonde) des escaliers qui mènent à
la rue Larbi Ben M’hidi au niveau du Musée d’art moderne - le Mama …
La densité humaine est telle, qu’on cesse d’avancer pour faire du sur
place chanté et sifflé pendant plus d’une bonne minute… On invoque avec
insistance la légitimité d’Amirouche en chantant : « Nous les enfants
de Amirouche, marche arrière men oulouche, djaibin djabin el hourria »,
répercutée à des milliers de décibels…
Le siège de la Wilaya abordé, l’on s’aperçoit si on lève les yeux sur
la rampe du boulevard Ben Boulaid noire
de monde, qu’il y en a toujours quelques uns à prendre de gros risques juste
pour la photo…
De l’autre coté du boulevard Asselah Hocine, une « Hadja » interpellée
comme telle par la foule tient bon la rambarde prés de ses fleurs pour saluer le
fleuve humain avec son drapeau
L’autre grand tournant enfin :
celui de la Grande Poste…. Là où les marches venant de l’Est (El Harrach,
Kouba, Ruisseau, Belcourt, Clos Salembier, Champ de maneuvre…) rejoignent dans
un brassage extraordinaire celles du nord puis celles descendant la rue
Didouche Mourad via la place Maurice Audin…
Ce n’ était là bien entendu qu’une
esquisse de récit sur ce parcours, tant il y a à montrer et dire encore (comme
des vidéos postées sur facebook en ont montré bien d’autres aspects et leur
dynamique)…
©Abderrahmane Djelfaoui
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