6 décembre. Place du 1er Mai, Ministère de la
jeunesse et des sports….13 heures 52...
A peine sorti de la bouche du métro je tombe sur
un carré qui élève une large banderole appelant à « l’Unité » et
« l’Action Pacifique » contre
« les Elections de la Bande »...
Au dessus de nos têtes la divine lumière d’un
ciel bleue!
Sur la chaussée, les premiers milliers de marcheurs femmes et hommes
passent au vu de cette banderole de la détresse : « Les habitants de
ce bâtiments sont en danger »…
Derrière nous: la place du 1er Mai avec
l'entrée principale de l'hôpital Mustapha...
Devant : la pente de la rue Hassiba Ben Bouali permet de voir des milliers, des dizaines de milliers (des centaines de milliers?...) d'hommes, de femmes et d'enfants dont le fleuve s'allonge, s'allonge en chantant et en claquant des mains...
Devant : la pente de la rue Hassiba Ben Bouali permet de voir des milliers, des dizaines de milliers (des centaines de milliers?...) d'hommes, de femmes et d'enfants dont le fleuve s'allonge, s'allonge en chantant et en claquant des mains...
Quel appareil peut comptabiliser le nombre exceptionnel de cette population? - Sans compter celle derrière nous. Sans compter celle (hors cadre devant nous) qui est au niveau de Amirouche, sinon de la Grande Poste...
Quel appareil pourrait même sérieusement comptabiliser le nombre des smartphones en action? Combien de centaines de milliers de photos? Combien de vidéos?...
Et il n'est que 14 heures 20...
« Lâ », « Lâ », « Lâ » , « Lâ »...
NON, NON, Non, Non, Non,
est imprimé noir sur blanc sur les papiers brandis à la main de ces hommes et femmes du peuple...
NON, NON, Non, Non, Non,
est imprimé noir sur blanc sur les papiers brandis à la main de ces hommes et femmes du peuple...
La pancarte explique (comme toute la planète le sait) qu'ils ne sont pas contre toute élection mais contre les conditions et le contenu de celle ci...
La vieille dame de la rue Hassiba Ben Bouali est à son balcon verdoyant
et fleuri d’où elle salue, comme d’habitude, tous les manifestants qui
défilent, eux comme leurs enfants. Accoudée à son balcon, elle est à l’aise
dans sa robe traditionnelle, un foulard lui enserrant la tête et un autre aux
couleurs de « Viva l’Algérie » aux épaules…
La pancarte « dit » : « La mascarade des élections
n’est qu’une vile TROMPERIE. Ils dégageront tous »
D’un seul mouvement et sans le besoin d’aucun agent de la circulation la
foule dense s’ouvre pour laisser passer une ambulance qui se dirige en sens
inverse vers l’hôpital Mustapha…
Les portraits géants en Noir & Blanc des résistants Ali la Pointe
et Larbi ben M'hidi, anéantis physiquement par l'armée coloniale il y a plus de
60 ans...
Le passé est-il vraiment passé? « Le passé refait-il surface pour dévoiler toutes les vérités ? »…
A 700 mètres de Hassiba, d’autres marcheurs « descendent » par
milliers la chaussée de la rue Didouche Mourad dans la perspective de la Grande
Poste…
Là où tous les flux se rejoignent.
Ayant fait jonction avec les étudiants massés au niveau de la Fac
centrale, avec les flux humains venant de la Place du 1 er mai (par la rue
Hassiba puis par le boulevard Amirouche), puis jonction avec les vagues
humaines de Bab El Oued et Place des Martyrs, une partie des marcheurs se
retourne et remonte le Didouche Mourad en direction d’abord de la Place Maurice
Audin…
Quelle communion patriotique!
Non comme mot de la fin, mais celui du meilleur départ.
Abderrahmane Djelfaoui,
texte et photographies.
Bonjour
RépondreSupprimerAvez-vous contact avec les enfants de Jean Pélégri ?
C'était mon prof au lycée et je lui rend hommage dans mon livre à paraître en 03-2020
Merci
Cordialement
PJ Fiedler