Après trente ans d’activité en Algérie, (depuis
« Au fil des gares », qui captait une ligne de train, désaffectée,
qui reliait Djebel Onk - frontière tunisienne- a à El Hadjar dans les années 80) tu présentes aujourd’hui
une exposition paradoxale, puisque de Annaba ton regard s’est envolé vers une
ville très lointaine du Nord dont tu reviens avec une expo intitulée
« Chronique dunkerquoise ». Que dire de ce long parcours ?...
Ouh la ! Vaste question ! Ce sont en effet des
expériences multiples que l’on cumule durant sa carrière de photographe! On
apprend beaucoup… Depuis les années 1980, il y a effectivement une
évolution et des découvertes! Comme beaucoup, j’ai commencé à faire
de la photo dans la rue! Un de mes amis de l’époque était Nacer Merdjkane
reporter à « Révolution Africaine » ; on se voyait à Annaba, à
Alger! Nous travaillions en argentique, il avait un Nikon, nous nous échangions
de la pellicule Orwo qu’on achetait dans les magasins subventionnés par l’Etat!
Il y avait également Abdelkrim Amirouche,
Halim Zenati ou notre ami tragiquement disparu Boukerche …
Dont on ne parle plus !
Malheureusement, lui
qui est un grand photographe aussi ! Moi j’étais isolé dans ma petite
ville d’Annaba et eux étaient à Alger, dans la capitale ! J’avoue
que j’en étais un peu jaloux, mais tout en faisant mes photos je prenais du
recul pour apprécier ce qu’ils faisaient ; en fait moi aussi j’évoluais
dans mon coin. J’étais en contact avec eux par l’esprit, le cœur et la passion du
métier.
En parlant de tes débuts, tu réponds que c’est une
question de groupe ! Tu t’intègres d’emblée à ce groupe de copains, d’amis
de l’époque. N’était-ce pas au départ pour toi une volonté personnelle ?
Parce que l’on n’était
que quelques photographes en ces années, nous avons été les premiers à exposer
dans des instituts, à la salle El Mougar, au Centre culturel français … Ma
toute première expo je l’ai faite à la Cinémathèque Algérienne à Annaba ;
c’était « Portraits choisis ». Des portraits d’individus… C’était
surtout des visages familiers, de ma famille, de mon entourage ! C’était
ma première expérience ! Pour ce qui était de mes copains photographes, je
suivais de loin ce qu’ils faisaient et de temps en temps on se rencontrait mais
chacun évoluait dans sa ville, dans ses rêves, avec ses projets pour lesquels
il fallait être tenace, parce que la photographie argentique, sur pellicules,
était techniquement ardue et, d’autre part, la photographie n’était pas bien
acceptée dans notre société…
D’accord, mais d’abord qu’est-ce qui a pu déclencher
chez toi le rapport à l’image, à la photographie ? Est-ce que tu aurais pu
tout aussi bien être peintre, cinéaste, ou même dessinateur industriel,
dessinateur pour tissus, des textiles ?...
Tout à fait ! Le
premier déclencheur a été le cinéma ! Je suis natif de Sedrata et mon père
m’amenait tout jeune au cinéma. La première fois que j’ai été dans une salle
obscure, c’était pour voir Charlie Chaplin, Charlot ! Puis après ça a été « Mangala,
fille des Indes ». Superbe ! Inoubliable ! J’ai bien sur vu
d’autres films qui m’ont fasciné ; mais l’image cinéma a été le déclic.
Très tôt, je me suis dit : je serai
cinéaste ou photographe ! Je me le suis dit et j’ai choisi… Je n’avais
que neuf-dix ans à l’époque, Et depuis l’image me poursuit (rire)…
Mon travail
photographique est depuis en perpétuel mouvement ! La photographie ce sont
des chantiers, chaque fois nouveaux. Il y a eu depuis mes débuts de très
nombreux chantiers photographiques. Jusqu’à cette dernière expérience
(« Chronique dunkerquoise ») où j’ai eu l’honneur de tirer
le portrait de Dunkerque, qui est une grande ville industrielle ;
un port immense, avec des habitants chaleureux et une architecture très particulière !
Sincèrement, j’ai rencontré là des gens fabuleux qui m’ont ouvert leurs foyers,
leurs cœurs aussi ! J’ai surtout découvert la lumière du nord… Les
dunkerquois sont des gens
merveilleux ! J’ai rencontré de grands artistes humbles ! De grands
photographes et plasticiens qui m’ont beaucoup aidé à réaliser ce
travail sur leur ville !
Je pense à
Marie-Noëlle Boutin, photographe lilloise qui a fait un travail superbe
sur Annaba ! J’ai oublié de dire que mon travail est un échange : une
photographe de Lille est venue photographier Annaba ! Elle a fait un
travail sur les territoires de jeunesse ! Et moi, je suis parti à
Dunkerque, à Lille, faire le portrait de la ville de Dunkerque ! Mais il
n’empêche que j’ai côtoyé beaucoup d’artistes à Lille, à Tourcoing ! J’ai
vu le musée des Beaux-arts, le musée d’art contemporain de Lille qui est
magnifique ! J’ai rencontré des photographes qui on publié des livres, qui ont
exposé, qui ont une grande réputation en France …
Au début de ce
travail j’hésitais ! Mais ils m’ont mis sur les rails, ils m’ont encouragé
à regarder cette lumière du Nord! La
lumière particulière des Flandres qui a inspiré de grands peintres, de
grands cinéastes comme Eric Röhmer !
Et un type de lumière que nous n’avons pas du tout
l’habitude de voir, nous autres méditerranéens.
Effectivement !
Je viens du sud, je suis habitué à une lumière forte avec des ombres franches presque
à couper au couteau, comme on dit ! Mais à la frontière belge, c’était une
lumière magique, vaporeuse, particulière ; une très belle lumière qui a
changé mon regard de photographe, je l’avoue ! Au début j’ai même failli
abandonner mon projet parce que je ne voyais pas comment capter une telle
lumière…
Et comment les dunkerquois ont apprécié, vu ou
critiqué ce travail sur leur ville vu par un Autre ?
Sincèrement, ils ont
beaucoup aimé ! « Chroniques dunkerquoise », a été exposée dans
le cadre des rencontres photographiques de Dunkerque en 2014 au château Coquel,
dans une très belle galerie, j’y ai reçu beaucoup d’amis lors du
vernissage ! Ils ont apprécié mon regard singulier, le regard d’un
photographe du Sud habitué aux lumières de la Méditerranée et comment j’ai
pu photographier la lumière du Nord ! Ils ont beaucoup apprécié parce que j’ai aussi
photographié l’architecture, les gens ! J’ai séjourné chez des familles
qui m’ont ouvert leurs portes ! J’ai photographié le littoral
dunkerquois ! Des plages avec des bunkers de la deuxième guerre
mondiale qui vont jusqu’en Belgique! Et l’Angleterre, en face, à un
jet de pierre! Il y a toute cette atmosphère du Nord qui m’a rappelé des films
que j’ai vu dans ma jeunesse ; des films de Römer, de Godard ou de
Truffaut par exemple qui a tourné « Les 400 coups » sur une plage de
Normandie! Elles inspirent beaucoup, ces plages là !
Tu as passé un temps long à Dunkerque ?
J’y ai passé deux
mois avec deux séjours de trois semaines dont une semaine de repérages !
J’ai découvert une ville mais surtout sa lumière … Il faut savoir que la
lumière du nord, le matin, commence par la brume! Tu te dis : Je ne pourrais jamais faire des photos dans
ces conditions là ! Puis à midi le temps se casse, et les
après-midis il y a comme des incendies dans le ciel ! Il a des
nuages avec des feux, avec de l’or ! Et ça change complètement ; ça
donne des ciels fabuleux ! Des lumières magnifiques sur les
édifices ! Sur les arbres, sur le port, sur les plages …
Tu parle comme un peintre ! Mais comment le
photographe se débrouille avec ces changements pour les capter ?
C’est notre métier,
notre outil ! L’encre du photographe c’est la lumière ! Sans la
lumière on ne peut pas écrire car nous écrivons avec la lumière ! On
apprend à la dompter, à la connaitre, à l’apprivoiser, à la sentir, voilà !
La lumière on la sent ! C’est comme les cinéastes et même les poètes qui sont
aussi inspirés par la lumière ! Il n’y a pas que les peintres et les
photographes !
Alors entre les années 80 et cette lumière du Nord,
qu’est-ce qui a changé dans le métier ?
A l’époque, on
faisait beaucoup de photos de rue ! Du reportage au sens social du terme.
On voulait faire des photos comme Raymond Depardon, notre maître de l’époque.
Depardon était notre guide, notre phare…. Robert Franck et Eugene Smith aussi! Avec les copains d’Alger, on avait le contact jusqu'a
l'arrivée de la décennie noire qui nous a séparés et meurtris...Paradoxalement
cette période m'a enrichie, parce que j'ai continué a faire de la photo en
solitaire… Maintenant, effectivement, le
regard a changé, il a surtout muri ! On peut dire que pour des
photographes de ma génération, les photos de rues c’est fini. Ce sont des
prises de vue intimistes que je fais ! Je travaille par exemple aujourd’hui
sur les jardins, « The last garden » (le dernier jardin) parce qu’au
rythme ou ça va ces jardins vont être rasés ! Et pas seulement à
Annaba ! On rase de belles villas et leurs jardins pour construire
des Fast food ! Après, il y a des mouches dans le quartier, au
lieu qu’il y ait des senteurs de jasmin et de citronniers !.. J’ai aussi travaillé sur l’architecture de Fernand
Pouillon en Algérie! Disons que je réfléchis plus et que je choisis de
façon plus précise mes thèmes ; je prends le temps de les murir, de les
travailler à long terme, doucement, lentement !
Entre la thématique sociale (ou socialiste) et
l’intimisme qu’est-ce qui a changé dans la photographie : le cadrage, le
point de vue, les perspectives, la composition ?
Oui, la photo, c’est
une la manière de voir, c’est un cadrage comme tu dis, et ça s’acquiert avec
les années ! Donc, on muri le regard qui est en apprentissage
perpétuel ! Regarder le monde, regarder les objets ! Ils ont une
poésie, mais il faut la déceler cette poésie, cette lumière ! C’est
avec le temps et les expériences que le regard muri et on regarde les choses
différemment que les autres. Le regard
s’individualise de plus en plus, c’est ce qui fait le regard d’un
photographe ! D’un artiste !
Et tu as l’impression aujourd’hui, avec cette
maturité, d’être en phase avec les poètes, écrivains, photographes, peintres en
Algérie, ou en décalage ?
Ouh là ! (rire)
C’est d’abord mon parcours personnel ! Je le développe ! Mais je ne
suis pas en décalage ! Pour être plus précis je dirais qu’en Algérie, les
rapports entre photographes se font difficilement ! Chacun est dans son
coin ! Ca a toujours été comme cela, malheureusement ! Et lorsque
l’on fait des expositions de photographie – il y en a très peu en fait- on
parle très peu de nos expériences, comme on ne parle pas du tout de la photographie
algérienne des années 1980 … Il n’y a pas d’échange sur le fonds, sur les
thèmes, sur la technique…. On t’invite dans une institution culturelle étatique
ou privée, tu exposes mais on ne va pas
plus loin qu’une simple expo. On ne fait pas de conférences, on n’invite
pas de gens expérimentés dans la photographie, il n’y a pas de diaporama !
Pas de débats. Et les photographes de ma génération ont l’impression triste de
ne pouvoir rien laisser aux jeunes! Eux qui ont besoin qu’on leur lègue une
expérience, un patrimoine, des repères…. Notre capital expérience on ne
va pas l’emporter avec nous ! Et ça c’est lamentable dans les expositions
qui se font à coup de centaines (je ne sais pas) de millions avec parfois des
catalogues mais où on ne va pas du tout à l’essentiel … Il n’y a pas de
transmission ! Donc, pour moi, les initiateurs de ces rencontres ont
échoué !!
Au fil des gares
On dit aujourd’hui qu’avec le passage à internet, à Face
book et avec la capacité d’appareillage de plus en plus moderne, les jeunes
commencent à avoir un vrai regard, une
activité pointue dans le domaine de la photographie.
Tout à fait ! Ce
sont deux mondes, deux époques ! Nous, lorsque nous avions commencé la
photo, il n’y avait pas internet ! Il n’y avait que des revues
photographiques que l’on ramenait de France comme on ramenait les produits
chimiques pour le développement et le tirage…. On dépensait un argent fou à
ramener des boites de papier Ilford ou Kodak de la Fnac et d’ailleurs ! La
photographie argentique c’était cher! A l’époque, même une lampe actinique,
quand elle se grillait, il fallait la ramener de Paris ! Parce qu’on ne
trouvait pas ici de lampe de laboratoire ! Maintenant avec le numérique,
tout est sur ton ordinateur … Les gens font même des photos avec des Iphone.
C’est la libération ! Avec internet tu peux visiter toutes les galeries
d’art et de photos du monde….
Justement : est-ce que le numérique et ses
logiciels facilite l’art?
Oui ! Tu sais le
numérique ou l’argentique ne sont que des moyens ! La photographie c’est d’abord
et avant tout des idées ! Une Vision, une éthique ! Tout dépend de ce
que tu veux montrer et pourquoi tu continues à être photographe ! C’est ça
la vraie question qu’il faut poser ! Le photographe c’est comme le
romancier ou le scénariste : la technique pour lui que ce soit papier
ou numérique n’est qu’une question de supports !
Mais qu’est-ce que tout cela veut dire précisément?
Pour moi, cela veut
dire prendre du temps pour faire des expos, faire des livres… J’en ai fait très
peu mais je choisis mes thèmes, je les muri, comme je te l’ai dit tout à
l’heure ! Ce sont des idées que je note d’abord sur du papier, que je
réfléchi ; je me documente, je tourne autour de mon sujet, j’en discute
avec des amis, et ce n’est qu’après que je prends des photos !
Donc ce n’est pas instinctif ?
Non, ce n’est pas
instinctif ! Au début, lorsque j’étais jeune, c’était instinctif ! Je
descendais dans la rue, je chassais
comme disait Henri Cartier-Bresson ! Maintenant : un crayon et un
stylo d’abord. J’élabore un synopsis ; je cerne et je détaille le thème à
développer ! Par exemple, sur Dunkerque, j’ai d’abord pris des notes, j’ai
visité ; puis j’ai lu sur les photographes du nord de la France, sur des
photographes comme William Klein qui a photographié Rome, Berlin et qui avait
aussi réalisé un film sur le Festival panafricain d’Alger ! Il y a donc un
travail qui se fait avant de commencer à prendre des photos!
Nacer Medknae et El Hadi Hamdikène
au Centre culkturel français
Expo Chronique dunkerquoise
On dit que l’art contemporain, aujourd’hui, c’est
quelque chose qui mixe plusieurs pratiques artistiques en même temps !
Est-ce que toi, en tant que photographe, tu as senti la nécessité d’adjoindre à
la photo, quelque chose d’autre, que ce soit du son, de l’écrit…
Je suis un photographe
qui est resté un puriste ! Les rajouts ne m’intéressent pas ! Parce
que si tu rajoute quelque chose à une photo, ce n’est plus une photo ! Dans
une exposition, on donne le titre de l’expo mais on ne donne pas le titre de
chaque photo ! Je trouve cela déroutant car tu emprisonne celui qui va
voir la photo dans ton titre, dans ta subjectivité! La photo c’est une
invitation au rêve, au partage et chacun a ses lectures propres ! La
photo, l’art, c’est la liberté de voir, de penser, de regarder !
C’est ce que je
pense ! Je prends une prise de vue, et point ! Pour moi, les rajouts
sentent mauvais en photographie parce que ça fausse un peu le regard
premier en rajoutant de la couleur, ou du son! Je suis photographe, je ne
suis pas un artiste d’art contemporain ! Je suis resté photographe dans le
vrai sens du terme ! Je ne rajoute rien à mes photographies ! C’est
la prise de vue, c’est mon regard que je mets, que je développe, que je tire
sur une feuille de papier, que j’expose, ou que j’édite dans un livre !
Quel est ton sentiment profond, concernant le présent
et surtout l’avenir de la photographie en Algérie ?
Ouh là ! Franchement
il est difficile de parler d’avenir, parce qu’il n’y a rien ! Il n’y a pas
de galeries spécialisées, il n’y a pas
de revues ! On ne cesse de le répéter ! Les jeunes sont mal pris en
charge ! Je parlais tout à l’heure de la transmission qui est
essentielle ! Il faut que les jeunes aujourd’hui contactent les anciens
photographes qui ont de l’expérience et qu’il y ait des échanges ! C’est
capital ! Il faut écrire aussi sur la photographie ! Histoire et
essais. C’est très important ! Ecrire des monographies de photographes
vivants ! Les livres ça circule et ça reste dans les bibliothèques ! Des
films aussi, sur les photographes qui ont une expérience et qui ont marqué
l’histoire de la photographie algérienne ! Pourquoi ne pas faire des DVD?
Pourquoi l’ENTV ne s’intéresse pas à faire des portraits sur Khlil, ou sur Ali
Marok pour ne prendre que ces deux exemples? Ils sont encore
vivants ! Lorsqu’ils meurent c’est trop tard ! Le legs : c’est
ça la richesse ; c’est un trésor ! Imaginez notre ami Arkoub qui
vient de décéder à Annaba et qui était un des principaux photographes
durant la guerre de libération. Un inconnu !... Il est mort en laissant des
clichés d’une valeur inestimable dont je ne sais où ils sont ! Peut
être dans sa famille, je ne sais pas ! Espérons que ces milliers de
clichés ne seront pas perdus. Arkoub a été un témoin privilégié de la zone de
l’est ! Il a photographié l’arrivée de l’armée des frontières, il a
photographié Bourguiba avec des responsables important du FLN ! Il m’a
montré des clichés d’Abane Ramdane ! Des images fabuleuses sur la base de
l’est ! Magnifiques ! Et ces clichés on ne sait ce qu’ils sont
devenus ! C’est triste ! C’est ça le legs dont je te parle !
Justement! Tu viens de faire, quelque chose d’assez
exceptionnel ! Une tournée en Algérie, puisque ton exposition a été
Annaba, à Oran, à Tlemcen, à Alger et elle va faire Constantine ! Cinq
grandes villes d’Algérie ! Tu as eu le temps, même si c’est fugace, de
rencontrer des gens qui sont venus voir… Quel est ton sentiment vis-à-vis
de ces rencontres sur « Chronique
dunkerquoise » avec le public ou les publics, parce que je ne sais pas
s’il y en a un seul ?
Les gens viennent
aux vernissages mais ils sont étonnés qu’un Algérien fasse un travail sur
l’extrême-nord de la France ! Ils me demandent : pourquoi Dunkerque ? Ils sont étonnés parce qu’ils ne
sont pas habitués à voir un photographe Algérien allé photographier l’Europe…
Pour moi c’est une opportunité qui m’a été donnée par l’Association culturelle
Le château Coquel basée à Dunkerque et l’Institut Français d’Annaba qui m’ont
choisit pour faire ce travail de résidence de deux mois ! Ils m’ont donné
toutes les possibilités pour faire le portrait d’une ville! De ce point de vue,
certains jeunes à Oran ont compris que la photo est un art complet et que
l’art n’a pas de frontières ! Je peux en tant qu’artiste algérien faire un
travail sur la Chine, sur le Japon, sur les Etats-Unis, sur l’Australie !
Un photographe comme un écrivain n’a pas de frontières ! L’art
photographique est ouvert sur le monde ! Pas uniquement des photos et
des clichés sur l’Algérie ! C’est vraiment frustrant ! J’aimerais
bien aller au Japon faire un livre sur Tokyo ! Photographier Tokyo la nuit
est fascinant ! Puis faire découvrir ces réalités à nos publics des
grandes villes et mêmes des villages de l’intérieur…
Entretien réalisé par
Abderrahmane Djelfaoui
El Hadi Hamdikène en 1992
la photo autant que la poésie est à la fois acte collectif et individuel , elle est image et émotion ...j'ai connu l'art de Hamdikene à travers celui de Djelfaoui dans "Solitudes" Leur album où autours du même sujet et solitairement avec le canon ou la plume chacun a dit pour notre plaisir d'admirer et de lire ...c'etait un 28 juin de l'an 2012 dans étroitesse d'une librairie à Djelfa et la largesse d'esprit et de sensibilité de l'hôte du jour : le poète et l'Ami Abderrahmane Djelfaoui que je compris que la photo et la poésie feraient désormais partie de la vie !
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