J’ai rencontré chez lui, à Oran, l’écrivain,
essayiste, professeur et conférencier Benamar Médiene. C’était au lendemain
d’une importante évocation de Abdelkader Alloula qu’il avait faite à l’Institut
français de culture devant une assistance nombreuse et recueillie où la famille
de Alloula était présente.
L’occasion nous a été donnée ensuite, une soirée
durant , et dans son salon où trônent aux murs des toiles de Mesli ou de
Silem, des photos de Kateb Yacine ou des
affiches d’Issiakhem, d’aller « plus loin » encore sur la culture plurielle
et toujours vive dans notre société, « même si », « même si…»,
comme on ne cesse de le répéter….
Avec Abdelkader, dans mes écrits et dans ma parole, nous
sommes un peu les frères condamnés au même supplice, en même temps.
C’est-à-dire que nous sommes couchés dans la liste des tueurs du mois de mars
1994. Nous avons été prévenus Abdelkader et moi par les services de sécurité
que nous étions très menacés et qu’ils ne pouvaient pas assurer notre sécurité
en tout temps et en tous lieux et qu’il fallait qu’on parte. Il y avait donc un
deal avec
Alloula, c’est qu’il parte avec moi à Aix, où ma femme était déjà installée ;
ou qu’il parte chez le dramaturge Taieb Seddiki au Maroc. J’ai d’ailleurs une
photo rare d’Abdelkader avec Taieb Sediki, mais elle est dans mes papiers à
Aix…
Abdelkader avait le choix, mais il fallait qu’il décide vite
parce qu’il y avait une pression sur nous. Moi, je ne sortais plus ici à Oran.
J’avais arrêté de donner mes cours. J’avais mon visa ; j’attendais
Alloula. Madame la consul de France, à qui j’avais téléphoné, avait promis de
donner à Alloula un visa immédiatement, « même si vous m’appelez de
nuit » m’avait-elle dit…
Ce mercredi là, Alloula
était chez les enfants malades à Messerguine.
Donc nous avons été avertis le dimanche 6 mars par un jeune
commissaire principal qui avait fait ses études à la Fac; un garçon très bien, dynamique,
intelligent et qui avait même a mon avis des idées progressistes, des idées de
gauche. Un flic patriote qui faisait son
boulot dans la clarté et dans la
justice. Un jeune qui avait eu cette responsabilité d’être le coordinateur des
services de sécurité d’Oran intra muros.
Ce jour là, Alloula rendait visite aux enfants malades comme chaque
semaine ; il faisait un peu le clown avec eux, il les faisait rire. Il
restait la matinée et parfois il déjeunait avec eux. Là c’était le ramadhan.
Raja sa femme me dit au téléphone: il rentre à midi. Je lui dis : « Il
faut absolument qu’il vienne chez moi ! On l’attend et il y a un ami
qui l’attend avec moi ». Il est effectivement arrivé vers midi et
demi et là nous avons été avisés. Abdelkader semblait convaincu de la nécessité
de partir. Mais pour le jeudi 10 mars, il avait pris un engagement qu’il n’a
pas annulé ; un engagement annoncé dans la presse : il allait faire
une conférence au Palais de la Culture qui se trouve à 400 mètres de chez lui
en ligne droite, dans le prolongement de la rue de Mostaganem. Jamais je
n’aurais cru qu’il allait commettre cette imprudence ! Chez lui, il y avait
un sens de la parole donnée et puis je crois qu’il ne pouvait pas visualiser la
mort venant le frapper comme ça, un soir de ramadhan, et elle l’a frappé !
[Quand tu dis que c’est
« un homme de parole », peut-être savait-il ou pressentait-il avant
cette information officielle ce qui le menaçait directement, ce qui se tramait
contre sa personne et contre d’autres…]
Oui, mais ce dont on nous avisait ce n’est quand même pas un
non-dit, ce n’est pas une rumeur ! Là, c’est une information d’un homme
compétent dont la fonction et la compétence sont claires ! Il a
insisté : « Partez, on ne sait pas, vous risquez de provoquer une catastrophe ! On vous tire dessus dans
la foule, dans la rue, il faut partir ! »
Ce que je ne t’ai pas raconté c’est que j’ai été le premier
averti. L’attentat avait eu lieu à 21h00. Le commissaire en question me
prévient et vient me chercher, à 21h15, en voiture de police, pour m’emmener
à la maison d’Alloula qui était à l’hôpital ! A la maison, il n’y avait
que Rihab, la petite, qui devait avoir 08-09 ans, Raja sa femme et la maman
d’Alloula ! Elles
tremblaient ! Et puis le monde a commencé à venir, moi je suis allé à
l’hôpital où il y avait déjà tous les copains médecins pour passer les scanners,
etc. Et puis on m’a dit de rentrer et la police m’a raccompagné ! Il y
avait ma fille et une de ses amies à la maison, elles étaient liquéfiées, en
larmes, parce qu’elles connaissaient Abdelkader ! Moi j’ai pris une
cuite ! Je me suis assommé pour pouvoir dormir !
L’hommage d’un peuple,
l’hommage d’une ville
Le lendemain les copains ont commencé à débarquer de
Constantine, de Paris, d’Alger. La plupart venaient chez moi ! C’est
encore cela qui me lie à Abdelkader : ma maison est la deuxième maison du
mort !
Puis il y a eu un mouvement de population et des voisins au
sens large du terme ! La rue Didouche Mourad par laquelle tu es passé hier
était bouchée du front de mer jusqu’au coin où tu m’as pris en voiture. Les
gens y ont descendu des tapis, des couvertures, posés par terre, sur les
trottoirs, dans la rue, avec des coussins et des plats de couscous ! Il y avait des centaines de gens dans toute
la rue ! Le lendemain ça a été pareil ! Moi, je ne pouvais pas
assurer la subsistance et le coucher de tous les gens qui venaient chez moi,
mais on était devenu un restaurant de grande usine industrielle, les plats
arrivaient de partout, avec des matelas, des couvertures. Il faisait froid,
c’étaient les 10-11-12 mars ! C’était plein dans toutes les chambres de
mon appartement ! Sid Ahmed Agoumi, Sonia, Azzedine Medjoubi, tous les
copains de Kader étaient là ! Et Mohammed Farah qui arrivait de
Londres !...
Dehors, les gens se sont installés dans la rue à partir du
boulevard front de mer jusque là où il y a la boulangerie ! Un espace de
100m de voie publique rempli de tapis ! Et les gens s’asseyaient. Tout le
monde y allait! Ils venaient de toute la ville et des environs. Les policiers
surveillaient ! Le commissaire me disait qu’il n’y avait pas de risque
parce qu’ils contrôlaient la situation!
Et puis au moment de l’enterrement, j’ai reçu un coup de
téléphone de Réda Malek qui m’a dit : « Tu ne
restes pas à l’enterrement ! Moi, je viens, mais tu ne restes
pas sinon ça risque de créer encore une catastrophe ! » A ce moment
là, toute la ville était fermée, tous les commerces fermés, les rues étaient grouillantes
de monde se préparant à la marche vers le
cimetière ! Des copains ont rédigé la veille chez moi, dans mon bureau,
une oraison funèbre que Sid Ahmed Agoumi a lue sur le balcon du théâtre et le
matin moi je suis parti, il m’a dit : « Il ne faut pas
rester ! »
Faire connaitre et
reconnaître Alloula, le dramaturge.
Je suis parti à sept heures du matin avec un sac, même pas de
valise, avec l’idée de revenir un mois ou deux après. D’ailleurs il fallait que
je revienne parce qu’il y avait des examens à faire passer aux
étudiants !... Mais tout de suite là bas je me suis lancé dans le projet
de faire connaitre, ou mieux connaitre, Alloula en France, avec la
collaboration de José Montléon qui était le directeur de l’Institut du Théâtre
Méditerranéen, avec France Culture et avec le Théâtre Renaud Barrault, le
Théâtre de l’Elysée, le plus grand théâtre de Paris avec ses 1200 places. Avec
ces partenaires, j’ai choisi la pièce « Les généreux » ; j’ai
proposé Sid Ahmed Agoumi et Sonia pour jouer ; Sonia ne pouvait pas mais Sid
Ahmed a tenu tous les rôles de la pièce. Nous avons fait une mise en espace
parce qu’on ne pouvait pas monter la pièce immédiatement. Je suis donc arrivé
en Mars, et en Octobre on a donné cette pièce devant une foule absolument considérable.
C’était tellement comble que le philosophe Mohamed Arkoun et Hachemi Bounedjar directeur
du Centre culturel algérien à Paris m’ont fait appeler pour avoir une
place; même les sièges des pompiers étaient occupés tant c’était bourré,
bourré ! Avec Alice Cherki, on leur a quand même trouvé des places sur des
escaliers, je crois !
Ca a été un moment absolument extraordinaire : je suis
passé à la télé : Antenne 2 ou France 2, je ne sais pas comment elle
s’appelait à cette époque là, avec Daniel Bilalian qui m’a interviewé sur cette
initiative, sur ce qui se passait en Algérie !
Et puis dans la foulée, toujours avec les mêmes partenaires, on
a décidé de continuer et de monter un spectacle professionnel à Avignon !
Et donc en 1995, dans le Inn, dans
une grande salle, on a monté « Les généreux » ; cette fois il y
avait Sonia, il y avait beaucoup de comédiens de la troupe de Abdelkader d’Oran
plus des comédiens français. On a joué pendant 20 jours à guichet fermé !
Complet tous les soirs !…
Un héritage
considérable !
Voilà ! Là, je me suis senti le frangin de Abdelkader, qui
avait le même âge que moi, que j’ai connu très tôt en Algérie en 1964 et avec
qui je suis resté ami intime, avec qui je partageais les même idéaux, les même
espérances. Et on pleurait les mêmes désillusions, les mêmes reniements … mais
on était tout le temps sur la brèche, en faisant notre travail de citoyen! Nous
ne vivions pas comme des moines ou comme des militants purs et durs pétrifiés
dans leurs convictions, nous vivions bien ! Alloula était un homme joyeux
et j’en suis un autre. Il venait à la maison quand Kateb Yacine passait. Lui et
Kateb avaient de longues discussions d’hommes de théâtre. On prenait des repas,
on parlait, c’était très joyeux !
Djaafar Inal, Kateb Yacine et Benamar Mediene
Et par la suite, par exemple quand M’Hamed Issiakhem est mort,
j’ai organisé un spectacle ici à Oran. Alloula a ouvert tout de suite les
portes du théâtre et s’est associé ! Et puis quand Kateb est mort, ça a
été pareil : on a ouvert le théâtre et on a fait un spectacle, c’est là
que le titre « Les porteurs d’orages » m’est venu. Ce titre était
uniquement destiné, dans un premier temps, à Kateb et à Issiakhem, puis quand
j’ai écrit cet ouvrage-récit, je l’ai étendu à Alloula parce que c’est de
Alloula que je parle dès les premières pages, de lui que je raconte cette
histoire que je viens de te raconter !
Donc voilà : tout cela n’est pas fait comme un devoir, mais
plutôt comme une espérance vraiment et comme une joie pour dire que les
barbares n’ont pas raison, qu’ils ils n’auront jamais raison. Car si la parole des
barbares s’éteint et devient de la cendre, celle de Alloula au théâtre est
portée encore par des centaines, voire par des milliers de jeunes ; une
parole promise à d’autres réussites et triomphes parce qu’elle est portée par
des textes. Alloula a laissé une manière de voir le théâtre, une manière de le jouer,
une manière de mettre en scène. Son
héritage est considérable !
« Aloula continue,
Alloula continué », lui et d’autres…
Voilà pour le Alloula qui m’accompagne constamment. Quand
Denis Martinez m’a dit «il y a un projet de commémorer le souvenir et de rendre
hommage à Alloula avec les éditions Apic », j’ai dit oui. J’’ai écrit un
texte qui s’appelle : « Alloula continue, Alloula continué »… Pour
donner l’idée de la non-rupture dans le travail et dans la mémoire !
La mémoire qui est là, c’est aussi du langage, c’est de
la langue. La mémoire vit par et dans la langue.
Pour moi, il faut maintenir la présence de ces copains, de
ces amis, de toutes ces connaissances qui, en tant qu’Algériens, avaient pour seule ambition de rendre la
société et la vie un peu plus jolies ! De les rendre plus vivables ! Ils
n’avaient pas des ambitions de grands bâtisseurs, ou des ambitions politiques,
ou des ambitions de pouvoir ou d’argent. Moi j’habite le même appartement depuis 1965, mais
je suis bien parce qu’habitent avec moi mes copains qui sont maintenant sur des
photos sans qu’il y ait une ambiance sépulcrale, une atmosphère morbide ;
ils sont là avec leur sourire, avec leur présence : Tahar Djaout, Mohammed
Khadda, Kateb ou M’Hamed Issiakhem et tant d’autres ! Là regarde, c’est
joyeux… [Benamar Mediene tend le bras
vers le cadre d’une photo où Kateb Yacine, dans la cuisine, le col de sa
chemise bien fermé et ses épaules frêles prises dans sa veste de laine à
carreaux noirs et rouges, rit de bonheur et de malice]… Et moi aussi je ris avec lui… je ne sais
pas ce qu’il m’a dit à ce moment-là, certainement quelque chose de
marrant !
C’était la même ambiance avec Abdelhamid Benzine, avec Bachir
Hadj Ali qui venaient ici, qui adoraient ma petite fille. Des gens simples et
heureux. Avec Khedda c’était pareil. Khadda
avait son monde intérieur qu’il portait comme s’il était Apollon ; il le portait
de façon extraordinaire et puis il avait ses relâchements, surtout quand
il était avec Alloula. Alloula c’était l’amitié franche et simple. Et très
souvent nous nous retrouvions à trois : Alloula, lui et moi ! C’étaient
des discussions extraordinaires, riches et pétillantes.
Puis on prenait ma voiture pour aller visiter le cimetière
d’ancres, du côté de Kristel, sur la côte Est d’Oran. Des ancres libérées de
leurs navires et qui sont là, rouillées, le long de la côte, on ne sait depuis
quand… Un mystère… J’y ai emmené une fois Nounou Sâadi, J’emmène d’ailleurs
tous les copains là bas, voir, ces dizaines d’ancres immenses, ancres de
navires abandonnées sur une côte rocheuse, avec des brisants… On se dit :
« Mais bon sang, comment toutes ces ancres sont-elles arrivées
ici ? » Alors c’était l’objet de nos fantasmes : on disait, ça
c’est une histoire de pirates… Ou les restes d’une bataille navale… On ne
comprenait pas, donc on inventait des explications. Khedda en avait fait une peinture
marine qu’il avait appelé « Cimetière d’ancres ». Bachir Hadj Ali de son
côté, avec son regard de myope, regard de
grand poète Rimbaldien, de la voyance, voyait dans ces ancres plein de choses
qu’on ne voyait pas nous ; il nous donnait une explication mi-rationnelle,
mi-poétique ou fantastique. Mais c’est Khedda le plus visuel, c’est lui qui a
pu traduire le mystère de ces ancres abandonnées dans un tableau!
Avec Nounou Sâadi, en tant qu’universitaires, on a essayé
d’être un peu plus rationnels .On essayait de trouver la bonne explication ;
mais finalement il n’y en a pas ! On a demandé aux habitants ;
eux-mêmes ne savent pas !
[Intarissable est la
mémoire de Benamar Mediene. Il parle, les yeux brillants tout en se lissant les
cheveux gris sur le crane… Les souvenirs surgissant comme la mer, comme les
vagues, comme le cri des mouettes, ou l’avancée fine des nuages sur l’horizon
des vents… Je coupe Benamar Medienne et lui rappelle (ah si les murs de son
salon pouvaient parler !) qu’il m’avait aussi dit un mot, incidemment, sur
Zhor Zerari, la Moudjahida, auteure de « poèmes de prison » codétenue
avec Anna Gréki à Serkadji ainsi que du cinéaste Merzak Allouache…. Moments de dits
d’expérience, d’inflexions de l’histoire, de réflexion et de partage…]
Oui, par exemple après Octobre 1988, en Novembre ou Décembre,
Allouache Merzak est venu, il y a avait Kateb chez moi, et donc il nous a filmés,
moi d’un côté pout dire mon point de vue sur ce qui c’était passé à Oran en
Octobre ; - en fait je n’étais pas à Oran, à ce moment-là mais à Alger
avec Kateb …
Juste après Allouache c’est le cinéaste Okacha Touita qui est
venu et qui voulait lui aussi nous filmer! Et puis il y a eu mon frère Mohammed
qui se mariait, qui a fait une petite fête ici, ça tombait bien, il y avait
toute une ambiance, plein de caméras, c’est devenu un studio de cinéma et en
même temps une salle de fête ; ce sont des circonstances, voilà ! Dans
cette ambiance de fête, Bouammari avec son poids d’Orson Wells m’a cassé une
chaise, une belle chaise avec un accoudoir : il s’est assis dessus et ça
s’est effondré ! Et il nous avait préparé des pâtes, c’était absolument
terrifiant parce qu’on avait l’impression qu’il en avait
préparé pour tout un régiment ! Il avait mis dans la marmite toutes les
réserves de pâtes qu’il y avait dans la cuisine ; c’était lui qui
préparait ça en grand chef alors que nous n’étions ce soir là, que cinq ou six à la maison !
Voilà, ce sont des moments qui se gravent, dont on se demande
comment ils se sont gravés par eux-mêmes et qui t’arment comme on parle du ciment armé ! Il y a des bouts de vie comme
ça de choses qui te font résistance et résonnance. Ca remonte, ça vient !
Alors, je ne suis pas obsédé, mais ça vient tout seul dès le moment où je
sollicite, ou on sollicite ma mémoire ! Dès le moment où je me mets à écrire, par
exemple sur Alloula, ça tombe en vrac et puis après je mets de l’ordre !
Là, pour cette conférence j’ai écrit 22 ou 23 pages sur Alloula mais je ne peux
pas continuer, et je l’ai dit d’ailleurs lors de mon intervention :
« J’aimerais faire une biographie de Kader, mais il y a quelque chose qui
m’en empêche, c’est le poids de ma subjectivité ! »
Je n’arrive pas à prendre des distances et à situer le projet
comme un objet intellectuel à investir ! Je ne le peux pas, parce que je
ne considère pas Alloula comme mort ! Et en même temps je sais qu’il
l’est, j’en parle au passé, années 1970, 1980 et 1994 au moment de sa mort!
J’ai mis vingt ans pour faire la biographie de Kateb : « Le cœur
entre les dents » ! Je n’ai pas pu écrire sur Issiakhem au moment de
sa mort ! Ce n’est que longtemps après que j’ai fait un livre sur son travail
d’artiste. De leur vivant je n’arrivais pas à écrire parce que je vivais avec
eux, je partageais tout avec eux, donc je n’avais pas besoin d’écrire !
Maintenant reste à
coucher noir sur blanc l’avenir même de notre mémoire.
Entretien réalisé par Abderrahmane Djelfaoui
Oran décembre 2014
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