jeudi 6 juin 2019

DOLMENS DE AÏN BENIAN / BENI MESSOUS ; ON LES APPELLE « LKBOUR » (TOMBES, OU SARCOPHAGES)…






Cette histoire des dolmens (ou ce qu’ils posent de questions) remonte assez loin dans ma propre instruction d’adolescent…
Depuis toujours intéressé par les grands flux l’Histoire et les énigmes qu’elle ne met d’ailleurs pas  suffisamment à jour (ni suffisamment ni rapidement)  j’ai pris connaissance pour la première fois des dolmens au début des années 60…

J’en avais vu un du coté de Beni Messous lors d’une de mes marches solitaires (époque où je lisais nuit et jour des centaines  de livres et voyais autant de films dans les salles de cinéma)…

Mais de la réalité de toute la préhistoire de mon pays je n’avais à l’époque dans ma bibliothèque que le livre d’Henri Lhote daté de 1958 que j’avais recouvert d’une mince pellicule de papier calque, transparent et lisse…



Si je fais cette « digression» avant d’en arriver aux dolmens proprement dit, c’est encore l’histoire d’une question lointaine.  Le livre de Lhote fut réédité des années plus tard par la même maison d’édition avec une préface de Ginette Aumassip, préhistorienne algérienne, que je ne rencontrerais et suivrais à Tiaret qu’après mes soixante six ans bien sonnés pour une interview sur l’histoire du cheval barbe depuis la plus haute antiquité… (https://djelfalger.blogspot.com/2016/02/le-cheval-algerie.html )



Et ce n’est que durant la phase montante du Hirak du mois de mai, lorsqu’un certain nombre d’internautes lancèrent des alertes sur le danger de destruction des dolmens de Bou Nouara (région de Constantine), et que d’autres internautes publièrent aussi de leur coté des images de dolmens dans différentes régions du pays, que les dolmens d’Algérie me revinrent droit dans les yeux, la conscience… Parmi ces images les belles photographies de mon amie Fatima Chafaa qui m’ont fascinées et donner envie de me déplacer pour voir moi-même… Mais…


Mais le terrain où se trouvent ces dolmens sur le plateau de Aïn Benian, entre Aïn Benian et Cheraga, est une exploitation agricole privée grillagée, difficile d’accès… Aussi ce blog ne doit son existence qu’à la collaboration de Fatima Chafaa qui m’a aimablement autorisée à utiliser ses photographies.

Mais d’abord 3 photographies de ces dolmens d’Aïn Benian en noir et blanc  (signées par l’OFALAC) tels qu’ils étaient encore alignés au siècle dernier à la fin de la période coloniale...



Vue partielle de la nécropole de Aïn Benian, dont les premières fouilles remontent à 1869 qui estimaient le nombre de ces dolmens à quelques 200 unités… Mais, depuis, presque «Tout le mobilier et les restes anthropologiques provenant de ces fouilles ont disparu sans laisser de trace », à l’exception d’un certain nombre de pièces exposées au Musée du Bardo à Alger… 




(on trouve ces photographies et le détail des fouilles et des quelques restes d’objets trouvés  dans l’article « Beni Messous » de G. Camps, M.-C. Chamla et J. Dastugue publié par le site l’Encyclopédie Berbère (https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/1678), qui avait aussi permis à Fatima Chafaa de retrouver la trace de ces monuments dont la date, selon l’historien et archéologue Abderrrahmane Khelifa dans une conférence donnée sur le patrimoine d’Alger en 2012, dit qu’il remonterait à plus de 5000 ans avant Jésus Christ…


Les 9 photographies de Fatima Chafaa  des dolmens de AÏN BENIAN (2019)

Un seul de ces monuments funéraires de cette préhistoire locale des environs d’Alger est presque entièrement debout. Des autres nous voyons les restes affaissés, il faut savoir que la dimension de la table supérieure est d’environ 3 mètres à hauteur d’environ 1m 80 au-dessus du sol… 





















Pour conclure, il est utile d'insérer ici un constat  par lequel l'astrophysicien américain Trinh Xuan Thuan introduit un des ses derniers ouvrages sur l'histoire de l'univers:

"Nous savons fort peu de choses de la vie des êtres humains qui foulèrent la Terre, il y a quelques centaines de milliers d'années. Un bric-à-brac de vieux crânes et d'antiques squelettes, d'outils et d'objets retrouvés grâce au minutieux travail des anthropologues et archéologues nous a permis d'entrevoir des bribes de leur vie quotidienne. Mais nous ignorons presque tout de leur vie mentale. Pourtant, nous savons que leur cerveau était aussi développé que le notre"

Origines
La nostalgie des commencements.
Essais Folio/ Gallimard ; 2005
Page 20



Avec mes remerciements à Fatima Chafaa
Abderrahmane Djelfaoui

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