samedi 19 avril 2014

Le treillis d'une enfance, par Lola Khalfa






                                                                  Timimoun, 2011








Bien sûr il y a le regard et ce soleil si fort à faire fondre plus encore les ombres. Deux chétives ombres, réduites et comme tassées, ligotées…

L’instinct de la photographe nous sert un « instantané » au ras des palmes et d’un ciel d’absence dont on ne voit pas le bout de l’oreille… Comme si ce « vu » était celui d’un monde sous le couvercle d’une lumière implacable. Le monde « clôt » des sables, de ses jeux et pertes dans les immensités en mirages…

Alors la photo serait-elle fermée ?
Verrouillée ?

Non. La charge cosmique qui s’en dégage intime un ordre simple: celui de se taire. Pas de parole. A quoi bon ?... Car quelle parole pourrait  bien « dire » l’indicible treillis militaire qui habille un gamin aux jambes campées au-dessus d’ombres humaines sur un mur de pisé brulé, assoiffé et silencieux ?...

Il ne semble y avoir dans l’échange furtif de regard entre le gamin, la photographe et nous qu’une signification : la présente attente n’est nullement chargée d’espoir



1 commentaire:

  1. elle a vu, il a dit ...le treillis regarde et ne dit rien ...les ombres espèrent et le mur fleurit !

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